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Alors que la ville de Paris s’engage pour l’accueil des réfugiés, les associations dénoncent le coût et l’inefficacité du recours à l’hôtellerie dans le processus de réinsertion.

Dans la région parisienne, on compte 40 000 places dans les structures d’urgence (les centres d’hébergement et les centres d’insertion sociale) gérées par des associations, mais très peu sont adaptées à l’accueil des familles. Or depuis la fin des années 90, il y a une explosion du nombre de parents à la rue avec leurs enfants. Des couples ou des mères seules avec des enfants, sans ressources ni logement. En grande partie des étrangers, souvent sans papiers, et donc sans autorisation de travail.

Le recours à l’hôtel représente un coût de 180 millions d’euros par an sur les 212 millions du budget du Samu social de Paris. Depuis 2007, il existe même un «pôle de réservation hôtelière» dans les locaux du Samu, à Ivry-sur-Seine. Dix salariés, en permanence, ratissent les hôtels, négocient tarifs et conditions d’accueil.

Un hôtel Formule 1, en bordure du périphérique parisien : le prix de la chambre s’affiche sur un écran lumineux et change chaque jour, en fonction du taux de remplissage. Ce soir-là, au milieu de l’été, il faut compter 49 euros la nuit pour la chambre de deux ou trois personnes. Un couple de retraités grimpe au cinquième d’un coup d’ascenseur. Ils sont de passage pour visiter la capitale. […]

Ces dernières semaines, la crise des migrants a obligé les politiques à ouvrir les yeux. «Au moins, cela aura permis de donner de la visibilité au besoin d’hébergement d’urgence dans notre pays. Maintenant, on espère un effet de levier pour que cela profite à tous les sans-abri», explique Florent Guéguen, le directeur général de la Fnars. Il s’inquiète d’une «mise en concurrence» des publics : «Quand on voit que 20 000 nouvelles places ont été trouvées en quinze jours face à la crise des réfugiés… cela interroge. Tous les lits doivent être mis dans le pot commun.» Lundi, Anne Hidalgo, la maire de Paris, a annoncé de nouvelles mesures pour l’hébergement des migrants […]

Environ 35 000 personnes sont ainsi hébergées chaque nuit dans 538 hôtels de la capitale et de sa banlieue ; ce qui représente 15 % de l’offre hôtelière de la région Ile-de-France, parmi les plus touristiques du monde. «Nous sommes arrivés à saturer le marché des hôtels économiques… Le parc est aujourd’hui insuffisant pour répondre aux besoins», affirme Christine Laconde, la directrice générale du Samu social de Paris. […]

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