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L’ambiance était électrique ce samedi matin au centre culturel Thierry le Luron, au Raincy (93). Environ 350 habitants sont venus débattre du projet d’accueillir des migrants au sein d’un quartier prospère de leur commune. Le maire (divers droite) Jean-Michel Genestier a en effet appris que l’Etat envisageait de réquisitionner l’ancienne maison de retraite de l’Ermitage, abandonnée depuis 2006.

« Si on dit non à tout, on va nous traiter de fachos » renchérit cette femme.

L’élu a tenté de faire face à des habitants remontés comme des pendules. Jean-Michel Genestier a commencé par expliquer que, durant l’été, il était question d’utiliser l’ancien commissariat du Raincy pour accueillir les exilés. Mais le maire affirme avoir dissuadé le ministère de l’Intérieur de mener à bien ce projet… Et celui-ci s’est rabattu sur la maison de l’Ermitage. Celle-ci pourrait accueillir temporairement 40 à 60 personnes, le temps qu’elles obtiennent des papiers. Elles seraient ensuite orientées vers la province. «J’ai dit au préfet que ce n’était pas concevable sur ce site, a déclaré le maire. D’une part, le bâtiment n’est pas aux normes. C’est d’ailleurs pour cela qu’il a été fermé. D’autre part, nous avons un projet de clinique privée, qui tombera à l’eau si l’Etat fait des travaux dans les locaux de l’Ermitage.»

Mais l’élu met en garde la population : «Il faut faire attention à la tentation de nous recroqueviller sur nous-mêmes. Si nous donnons cette image, la confrontation avec l’Etat risque d’être vive.C’est pourquoi nous pouvons nous occuper de trois ou quatre familles, mais pas plus.»

Dans la salle, beaucoup sont sceptiques. «Regardez la gendarmerie [NDLR du Parisien : site désaffecté, que l’Etat a réquisitionné en novembre 2012 pour accueillir 80 SDF], ce devait être provisoire et ça dure ! », lâche cette femme.

«D’autres sont bien plus directs, et ne prennent pas de gants pour marquer leur hostilité : «Si j’ai acheté un appartement au Raincy deux fois plus cher qu’ailleurs et si je paie des impôts exorbitants, c’est pour avoir la paix, pas pour être envahi», lance-t-on dans le public.

«Je vends ma maison qui est située en face de l’Ermitage. Qui va l’acheter avec un camp de migrant à côté ?» s’inquiète une jeune femme. « Et la sécurité ? Que vont faire ces gens toute la journée ?», grince cette mère de famille. « Et qui nous dit qu’il n’y aura pas des terroristes dans le lot? », assène un jeune homme. Le maire rappelle que les migrants seront suivis par une association d’insertion, et que leur parcours sera contrôlé par les services de l’Etat. […]

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