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Elles n’ont pas attendu la crise des migrants pour venir en aide aux sans-abris. ­Plus ou moins organisées, ces associations caritatives sont de plus en plus nombreuses.

[…] Depuis quatre ou cinq ans, la situation a muté dans les cités. Même les gros bras se battent pour tartiner de la Vache qui rit et, en région parisienne, une centaine d’associations musulmanes sont déjà enregistrées. Le phénomène est pourtant resté longtemps souterrain : la « crise des migrants syriens » le fait apparaître aujourd’hui.

Ce dimanche 13 septembre, Soutien sans faim a lancé une opération « spécial réfugiés » à la place de son habituelle maraude pour une centaine de sans-abri autour de la gare du Nord. La veille, Nathalie et Nora ont fait des repérages pour « localiser des Syriens ». Vers 15 heures, le convoi démarre, cinq voitures et une camionnette en direction d’un camp porte de Saint-Ouen, principale destination. Il n’y a jamais eu autant de volontaires. […]

Mustapha, venu de Villepinte, la suit avec des portions de frites pendant que quatre membres d’une autre association tournent en sens inverse avec cinquante-trois sandwichs. Ils ont hésité à venir, « la peur de se faire cataloguer djihadiste. Mais, vu les circonstances, on s’autorise à se lâcher aujourd’hui. D’ailleurs, presque tous ceux qui viennent ici sont… ». Le bénévole ne sait pas trop comment nommer ce qui saute aux yeux Porte de Saint-Ouen, soucieux de deviner si la chose sera prise comme une vertu ou, au contraire, une menace. Puis il coupe au plus simple : « … sont musulmans ». […]

A la porte de Saint-Ouen, une centaine de réfugiés sont recensés, sans que nul ne comprenne clairement d’où ils viennent, ni depuis quand ils sont là. On parle de Syriens passés par la Belgique ou l’Algérie des mois plus tôt, de Roms aussi. Les bénévoles de Soutien sans faim se rassemblent autour de la camionnette. « Je culpabilise : ces gens reçoivent déjà trop. Allons ailleurs », propose Inaya. […]

Une femme, qui traîne une valise à roulettes, regarde ce groupe de filles, voilées ou non, qui s’agitent avec des sacs en plastique jaune autour de clochards étendus par terre, dans de grandes flaques de bière. Elle dit que ça la rassure. Sa fille vient de se convertir à l’islam.

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Merci à Barbacassetoi

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