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Juifs de l’Est, Arméniens, Espagnols, harkis, les pays européens ont maintes fois accueilli les victimes de la guerre et de l’oppression. Pour leur plus grand bénéfice, analyse l’historien Pierre-Cyrille Hautcœur qui souhaite que l’Europe saisisse la “chance” que représente la vague migratoire actuelle. (Directeur d’études à l’EHESS.

La crise actuelle des réfugiés est une véritable chance pour l’Europe, une chance qui doit être saisie au plus vite. Pour une fois, l’Union européenne peut régler mieux que les Etats – mais seulement en les coordonnant – un problème aigu à propos duquel les Européens peuvent exprimer leur attachement à leurs valeurs fondamentales de paix, de liberté et de solidarité humaine. […]

La France, qui a aussi été une terre de refuge, a bénéficié aussi maintes fois par le passé de tels réfugiés venus d’Arménie, d’Italie, d’Allemagne, d’Espagne, d’Algérie… pour ne parler que du XXe siècle. Elle a été fière de les accueillir pour résister aux forces de l’oppression dont elle savait qu’elles l’attaqueraient ensuite. Et cette fierté n’a pas été pour rien dans sa capacité à se renouveler elle-même, intellectuellement comme économiquement.

Depuis soixante-dix ans, l’Union européenne vit en paix grâce à l’union de puissances auparavant fréquemment en guerre. Dans un monde où la guerre est plus présente que jamais, où les réfugiés se comptent par millions (dont très peu viennent en Europe), le modèle européen doit apparaître plus que jamais comme une protection.

Si les Européens se mobilisent pour accueillir ceux qui en ont, aujourd’hui, un besoin vital, ceux-ci leur en sauront gré à vie. Et les Européens auront, eux, le sentiment de savoir de nouveau écrire leur histoire, une belle histoire.

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