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Esther Benbassa, Sénatrice EELV et Esther Benbassa est une universitaire franco-turque-israélienne, sénatrice (EELV) du Val-de-Marne depuis 2011.

Ce sont des écrivains, des cinéastes, des parlementaires ou des médecins reconnus. Mais ils n’ont pas toujours été français. Ils racontent leur exil. Esther Benbassa, universitaire franco-turque-israélienne est arrivée en France à l’âge de 22 ans. Pour elle, l’accueil français n’est pas à la hauteur de l’amour que lui portent beaucoup d’émigrés. Elle n’en est pas moins sénatrice EELV (Europe Écologie Les Verts…

Je suis née à Istanbul, en Turquie, dans une famille judéo-espagnole et je suis arrivée en France à l’âge de 22 ans après quelques années passées en Israël. Chez moi, l’amour de la France était supérieur à toutes les valeurs. Pour mon père, c’était le pays qui avait réhabilité le capitaine Dreyfus, celui de la culture avec un grand C.

J’ai été élevée par une préceptrice française qui m’a enseigné les rudiments de la langue dès l’âge de quatre, cinq ans. J’ai suivi une scolarité chez les sœurs, pour finalement passer un bac français à Tel-Aviv.

J’avais une possibilité de partir à l’Université de Columbia aux États-Unis, mais j’ai préféré poursuivre mes études en France. Je voulais voir la marée que j’avais “découverte” dans un documentaire sur le Mont-Saint-Michel et qui m’avait fascinée.

J’ai obtenu la nationalité française deux ans après mon arrivée.

Mais avec le recul, je trouve la France un peu fermée. L’accueil n’est pas à la hauteur de l’amour que lui portent beaucoup d’émigrés. Contrairement à ce qu’on observe aux États-Unis, au Canada… Ici, on ne devient jamais vraiment français.

Toute ma vie, j’ai eu des réflexions sur mon accent. Quand j’ai passé le Capes de Français, un membre du jury m’a demandé si je ne pensais pas que cela allait poser un problème par rapport à mes futurs élèves. Quand j’ai commencé à enseigner, à Evreux, en Normandie, des parents se sont plaints.

Et même quand j’ai dû défendre une loi au Sénat. Un élu socialiste m’a conseillé d’arborer ma médaille du mérite et ma légion d’honneur pour imposer davantage de respect.

Est-ce qu’il aurait dit la même chose à des parlementaires du Sud-Est ou du Sud-Ouest qui peuvent pourtant avoir des accents à couper au couteau ?

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