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Avant l’annonce de sa candidature, prévue pour le début de l’année 2016, le député Républicain de l’Eure, Bruno Le Maire, a une priorité : séduire la frange la plus droitière de son électorat, en attente de fermeté sur les sujets régaliens, pour éviter qu’elle ne vote FN.

Le futur candidat à la primaire estime que la droite n’a d’autre choix que de se montrer radicale pour retenir ses électeurs tentés par le FN. « J’essaie de trouver des solutions responsables et républicaines pour répondre aux préoccupations des Français. A force de ne pas le faire, on laisse des Français se tourner vers les extrêmes. » Une manière d’assumer une forme de droitisation de son discours.

Constatant qu’il plaît davantage à la droite rurale et catholique, l’ex-ministre de l’agriculture veut courtiser désormais l’électorat populaire et ouvrier pour conforter sa place de troisième homme de la primaire dans les sondages. « Je veux rappeler que je suis un gaulliste, qui ne veut pas d’un État faible. Une partie de la droite dure me soutient grâce à mon discours d’autorité sur le régalien», a-t-il expliqué récemment à son entourage.

Son objectif : grappiller des points dans cette catégorie parfois tentée par l’extrême droite, en tenant un discours musclé sur l’immigration et la sécurité.

M. Le Maire est passé aux travaux pratiques, dimanche 30 août, en préconisant lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI le rétablissement de la double peine pour les ressortissants étrangers ayant commis des actes terroristes. Le député de l’Eure a indiqué qu’il déposerait une proposition de loi en ce sens lors de la rentrée parlementaire. Une sortie tout sauf anodine : la double peine, qui accordait à la justice française le droit d’expulser vers son pays d’origine un délinquant à l’issue de sa peine de prison, a été réformée en 2003 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur. […]

Après l’attentat survenu dans l’Isère, le 26 juin, M. Le Maire avait déjà formulé la même proposition que la présidente du FN, en exigeant «l’arrestation, la condamnation, l’incarcération ou l’expulsion de tous les islamistes radicaux présents sur le sol français». Entendre le député de l’Eure reprendre à deux reprises une formule de la responsable frontiste constitue une rupture pour cet homme, qui dénonçait il y a encore peu le virage à droite pris par certains de ses collègues, tel Laurent Wauquiez, et affirmait en mai : «Parler comme le FN est un carburant pour le FN.» […]

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