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Au lendemain du départ de François de Rugy, c’est Jean-Vincent Placé, président du groupe écologiste au Sénat, qui a annoncé qu’il quittait EELV.

“Je souhaite fédérer autour de moi, avec François de Rugy et différents écologistes, notamment de Génération Ecologie et du Front démocrate, avec Yves Pietrasanta, avec Jean-Luc Bennahmias, un grand mouvement de l’écologie réformatrice, et pas une écologie refermée, sectaire, identitaire et tournée vers l’extrême gauche, comme on le voit aujourd’hui”.

Ce n’est pas de gaité de cœur, je suis un écologiste convaincu depuis plus d’une dizaine d’années“, a-t-il déclaré au micro de Jean-Pierre Elkabbach, vendredi sur Europe 1. Pour lui, EELV est “un astre mort, une structure morte, qui donne aujourd’hui une vision caricaturale et politicienne de l’écologie“. “Pour moi, c’est fini“, a tranché Jean-Vincent Placé. “ n’est pas facile, mais à un moment, il faut se tourner vers l’avenir pour l’écologie, pour l’Europe et pour la France“, a insisté l’élu, qui milite depuis plusieurs mois pour un retour des écologistes au gouvernement.

En cause : les alliances avec tout ou partie du Front de gauche choisies par les écologistes dans certaines régions pour le scrutin de décembre, en particulier «en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, en Provence-Alpes-Côte d’Azur», menacées par «le péril Front national, le péril de l’extrême droite, le danger par rapport à la famille Le Pen […] et [où] la seule réponse que nous faisons, c’est de dire que nous allons faire un accord politique, on ne sait même pas pourquoi, avec l’extrême gauche». […]

Libération ; Europe 1


François de Rugy vient de mettre un point final à un nouvel ouvrage, Ecologie ou gauchisme, il faut choisir (L’Archipel), mais aussi à près de vingt ans de militantisme chez les Verts puis à Europe écologie-Les Verts (EELV). Une semaine après les menaces de son homologue du Sénat, Jean-Vincent Placé, de quitter EELV, le député de Loire-Atlantique et coprésident du groupe écologiste à l’Assemblée nationale annonce au Monde qu’il s’affranchit de son parti et qu’il entend « fédérer les écologistes réformistes ».

Dans beaucoup de régions, il y a un Front national très fort qui est potentiellement en tête. En se divisant, la majorité de 2012 prend le risque d’être loin derrière la droite et l’extrême droite. Dans ce paysage, les écologistes qui croient pouvoir s’en tirer simplement par le retour aux «fondamentaux» risquent d’être la dernière roue du carrosse. Quant aux alliances avec le Front de gauche, c’est le pompon, dans la mesure où ce dernier est le courant politique français le plus centralisateur et jacobin, quand les écologistes sont décentralisateurs et régionalistes.

Je ne me résous pas à ce processus de division qui mènerait à un funeste choix entre Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen au soir du premier tour de la présidentielle.

Pourquoi quittez-vous aujourd’hui EELV ?

Je quitte Europe écologie-Les Verts car pour moi EELV, c’est fini. Le cycle ouvert par Daniel Cohn-Bendit en 2008 est arrivé à son terme. Aujourd’hui, on n’arrive plus à avoir les débats, ni de fond ni stratégiques, au sein d’un parti qui s’enfonce dans une dérive gauchiste. A reporter sans cesse le moment de la clarification, on s’enlise, au mieux dans une position illisible, au pire dans un repli sectaire. J’en tire les conclusions et je reprends ma liberté de parole et d’action.

Vous pensez rejoindre un autre parti ?

Je ne suis ni dans l’idée d’adhérer à une autre formation ni d’en créer une autre. Je veux fédérer les écologistes réformistes, ceux qui ne sont pas à EELV et ceux qui y sont encore. Dans les mois qui viennent, il y aura des recompositions et des choses nouvelles à inventer au-delà de la forme du parti traditionnel. Celle d’EELV est d’ailleurs l’une des plus usées. […]

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