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Extrait de l’éditorial de Laurent Joffrin dans Libération.

La virulence du schisme qui traverse l’islam, entre la minorité intégriste – dont sortent les terroristes – et la masse des musulmans qui aspirent à une vie normale, est redoublée par la haine de l’autre que dispense cette pathologie identitaire. Elle implique la persistance de l’affrontement, qui durera peut-être une génération. […]

Une vigilance sémantique en tout cas s’impose : tout ce qui assimilerait des attentats à une guerre est finalement nuisible. La guerre, la vraie, a lieu en Syrie ou en Irak.

Il n’y a ni guerre de civilisation ni guerre tout court, mais un affrontement implacable avec une bande de meurtriers. Instaurer la confusion, mal nommer le terrorisme, c’est déjà lui faire une concession.

Aussi angoissant soit-il, aussi cruel pour les victimes ou les familles, le terrorisme n’est pas la guerre. C’est une propagande par le meurtre, dont les victimes se comptent par centaines alors que les morts d’une guerre se dénombrent par dizaines de milliers, parfois beaucoup plus. La guerre supposerait l’état de guerre, c’est-à-dire la suspension des libertés, qui est l’un des objectifs des assassins.

La démocratie se défendra par une action policière sans faille et par son intelligence politique. […]

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