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L’artiste, Ti-Rock Moore, est une femme blanche de 55 ans, qui habite à la Nouvelle-Orléans. « Activiste avant d’être artiste », selon ses propres termes, elle décrit son art comme une réaction viscérale au racisme dont elle est quotidiennement témoin. Elle raconte notamment la violence du racisme pendant Katrina : elle avait pu évacuer la ville inondée et voyait à la télé ses concitoyens noirs traités comme « des quantités négligeables ».

C’est pourquoi la question des « privilèges » dont elle jouit en tant que Blanche est au cœur de son œuvre :

« Parce que je suis blanche, je suis avantagée par le système américain, sans avoir rien fait pour le mériter. La société dans laquelle nous vivons est pleine de systèmes très compliqués qui créent des avantages pour les Blancs et des handicaps pour les autres. C’est là-dessus que je travaille. »

Et ses œuvres n’y vont pas par quatre chemins : une croix de néon brûlée où figurent les mots « White privilege » (privilège blanc), un nœud coulant installé sous des lettres lumineuses qui épellent « Strange Fruit », du nom de la célèbre chanson de Billie Holiday sur les lynchages.

Ti-Rock Moore se considère comme une artiste politique, qui veut forcer les Blancs à ouvrir les yeux sur leurs privilèges et le racisme de la société où ils vivent. Lesbienne, elle explique avoir connu, à une échelle différente, la discrimination. (…)

La galerie décrit l’œuvre de Ti-Rock Moore comme « courageuse, provocatrice et éclairante ». Mais d’autres y voient une appropriation, au mieux maladroite, au pire cynique, de la violence raciale et de la souffrance des Noirs.

Sur Twitter, notamment après la diffusion d’une vidéo de l’exposition commentée par une jeune femme noire atterrée, l’artiste a été accusée de surfer sur la violence raciale et de s’approprier le traumatisme vécu par la communauté noire pour en faire de l’argent. (…)

Le Nouvel Observateur

 

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