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Des rubans rouges et blancs masquent la porte vandalisée du bureau de I3F au Moulin-Neuf à Stains. Au lendemain de la violente agression dont ont été victimes deux responsables habitat du bailleur social, la torpeur est retombée sur le quartier. Les victimes ont pu sortir de l’hôpital. L’une d’elle a été frappée à coup de batte de base-ball. « Son visage était en sang, elle avait une plaie ouverte au front », raconte un homme de ménage.

Les rues sont maintenant désertes mais lundi matin, une véritable scène d’émeute a secoué la cité. « On discutait c’est là que des individus malveillants en tenue de ninja et bien équipés ont fait irruption dans le bureau », indiquent Oumar et Aimé Bolli, membres de l’amicale des locataires, Moulin-Neuf en Famille. Lundi matin, ils étaient dans les bureaux de I3F en train d’examiner avec deux cadres, la situation d’une famille expulsée sur le quartier vendredi dernier.
« Tout se déroulait calmement », poursuit Aimé. La sonnette du local retentit.
Sans prêter attention au visiteur, l’un des responsables Habitat ouvre la porte et voit entrer deux hommes habillés de noir et armés de battes. « Derrière eux, une vingtaine de personnes se sont engouffrées, toutes armées de battes ou de bombes lacrymogènes », décrivent les deux frères. « Tout le monde a été gazé. Ça frappait dans tous les sens », poursuit Oumar en montrant son œil tuméfié.

Personne n’a pu voir les visages des assaillants dissimulés derrière des cagoules. Concernant leurs motivations, « rien ne permet d’établir un lien entre les violences et l’expulsionde vendredi », souligne le parquet de Bobigny. Les auteurs n’ont pas été interpellés. L’enquête a été confiée à la sûreté départementale. Azzedine Taïbi, maire PC, refuse aussi de lier l’expédition punitive à l’expulsion. Mais il dépeint « une tension forte sur ce quartier depuis six mois, lorsque le nouveau centre social a été vandalisé ».

Les frères Bolli précisent qu’ils avaient été appelés par I3F vendredi « pour calmer la population » après l’intervention d’un huissier rue de la Vieille-Mer. « Nous ne sommes pas des médiateurs, juste une jeune association de locataires créée en décembre pour renouer des liens dans ce quartier délaissé depuis une quinzaine d’années », explique Oumar. Aimé précise : « Nous connaissions la famille mais pas le dossier. »

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Le Parisien

Merci à jojo2

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