On a d’abord cru à une fausse info, un papier satirique à prendre au millième degré mais, après consultation de la presse locale américaine, on a réalisé qu’il s’agissait bien d’une histoire vraie. La voici : à Spokane, dans l’Etat de Washington, une trentenaire nommée Rachel Dolezal est militante des droits civiques des Noirs. Elle est à ce titre responsable de la branche locale de l’organisation NAACP, pour National Association for the Advancement of Colored People («association nationale pour la promotion des personnes de couleur»), véritable institution qui compta parmi ses membres un certain Martin Luther King. Selon son profil Linkedin, elle donne également des cours au département d’études africaines de l’Eastern Washington University et est membre d’une commission municipale sur la police. Or, il est apparu ces derniers jours dans la presse que la jeune femme se faisait passer pour noire depuis des années, alors qu’elle est née de parents blancs.
Sur les photos de Rachel Dolezal disponibles sur Internet, la jeune femme, cheveux teints, bouclés ou tressés, peut aisément passer pour une membre de la communauté afro-américaine. Mais des photos fournies à la presse par ses parents, Larry et Ruthanne, eux-mêmes d’ascendance tchèque, suédoise et allemande, ne font pas de doute : Rachel Dolezal n’est pas noire (voir le diaporama du Seattle Times). Au journal local Cœur d’Alene Press, qui l’interrogeait après que l’affaire a été révélée, Rachel Dolezal a maintenu être africaine américaine et a lancé : «Ils n’ont qu’à tester mon ADN !» 
Selon sa mère, citée par The Spokesman Review, Rachel Dolezal a commencé à «se déguiser» entre 2006 et 2007, après que ses parents ont adopté quatre enfants afro-américains : «C’est très triste que Rachel n’ait pas été juste elle-même. L’efficacité [de son travail] dans les causes de la communauté afro-américaine aurait été beaucoup plus viable, et elle aurait été plus efficace si elle avait juste été honnête avec tout le monde.»
D’après son père, cité par Buzzfeed, «elle a passé les vingt dernières années à s’assimiler dans la communauté africaine américaine, à travers ses nombreux travaux en faveur de la justice sociale, et donc c’est peut-être une partie de la réponse». […] La militante aurait aussi, afin de crédibiliser son personnage, rapporté avoir été victime de plusieurs crimes de haine, lesquels n’ont jamais pu être confirmés par la police. Le plus récent est une affaire de courrier anonyme, pour lequel Rachel Dolezal a porté plainte, sans pouvoir fournir d’enveloppe timbrée et prétendant que le courrier était juste arrivé chez elle sans cachet postal. Kurt Neumaier, un ancien collègue au sein du Human Rights Education Institute, dans l’Idaho, où Rachel Dolezal a travaillé entre 2003 et 2008, a déclaré au Spokesman Review avoir toujours été sceptique sur ces prétendues agressions : «Dans tous ces incidents, elle était le seul témoin d’événements qui, quand on les examine, ne tiennent pas debout.» […] Source