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Extraits d’une tribune de Vincent Capdepuy, géohistorien du global, enseignant et formateur à La Réunion, membre du collectif Aggiornamento histoire-géographie sur les nouveaux programmes d’histoire.
Les programmes d’histoire, dont les projets pour les cycles 3 (CM1 / CM2, sixième) et 4 (cinquième, quatrième, troisième) viennent à peine d’être diffusés en vue de la consultation qui devrait être organisée au courant du mois de mai, commencent déjà à faire débat et à susciter des critiques. Pour certains, l’enseignement de l’histoire aurait pour fonction essentielle de participer à la construction de l’identité nationale. […] Même si ces programmes provisoires charrient encore les scories des programmes passés, ils constituent indéniablement un progrès dans le sens qu’ils sont ouverts. Ouverts dans leur formulation qui laisse aux professeurs une réelle liberté de devenir les auteurs de leur enseignement.

Ouverts sur le monde en des temps de haine et de repli sur l’entre-soi.

Quant à l’ouverture sur le monde, si elle n’est pas complètement nouvelle, elle est ici réaffirmée et élargie, ce qui ne peut que favoriser davantage de fraternité. Pour tous nos élèves, quelle que soit leur origine familiale, quels que soient les métissages dont ils sont les fruits, il est nécessaire de connaître l’ailleurs, l’au-delà de frontières qui n’ont pas de vocation à être mentales. […] Qu’importe, au final, que l’enseignement de l’histoire n’aboutisse pas à un récit fédérateur et unique. L’histoire n’est pas une berceuse pour endormir les consciences. Bien au contraire, elle est porteuse d’incertitudes, de questionnements, de suspensions du jugement, car les légendes dorées et les manichéismes moralisateurs n’ont rien à y faire. Face à des critiques qui ne font qu’accentuer la crispation identitaire et xénophobe, il importe donc de défendre ces programmes et de faire en sorte, même, qu’ils soient encore plus ouverts.
Le Monde

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