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Extrait de l’audition de M. Michel Lussault, président du Conseil supérieur des programmes, au Sénat (2 avril 2015).
M. Jacques Grosperrin, rapporteur. – Dans le projet de programme d’enseignement moral et civique que vous avez élaboré, les mots de nation et de patrie sont absents. Pourquoi ne pas promouvoir l’appartenance à la communauté nationale, cet élément concret, comme cela se pratique à l’étranger ? (…).
M. Michel Lussault. – M. Michel Lussault. – Si les mots de nation et de patrie sont en effet absents du projet, et pas seulement du troisième domaine, ce n’est pas un oubli. Le CSP est un conseil pluraliste constitué de parlementaires, de deux membres du CESE et de dix personnalités qualifiées, qui, comme Agnès Buzyn, présidente de l’Institut national du cancer, ou moi, s’intéressent au sujet sans en être spécialistes. Nous débattons souvent sur les termes, leur sens et leur effet de sens.
Sous la présidence d’Alain Boissinot, le CSP a considéré que la nation et la patrie pouvaient constituer des pièges pour un enseignement moral et civique recherchant l’intégration, l’accueil d’enfants de plus en plus variés, et dont nous avons tendance à ne pas objectiver la diversité d’origines et d’attentes vis-à-vis de l’école. Les valeurs de la République ont semblé plus inclusives, plus universelles, que la nation et la patrie, plus polémiques.
(…)
source (Merci à Jean-Pierre 75)


Le géographe Michel Lussault préside le Conseil supérieur des programmes (CSP), à l’origine des projets de programmes scolaires qui nourrissent depuis quelques semaines un vif débat.
Certains historiens jugent « lâche » de laisser le choix aux enseignants d’aborder ou pas certains sujets qui fâchent…
Je ne comprends pas que l’on mélange la science historique avec la morale politique. En quoi enseigner les traites négrières serait-il lâche ? Faut-il renoncer à expliquer en quoi les lois antisémites de Pétain sont scandaleuses ?

Faut-il un enseignement allégorique, enseigner une nation française mythique qui n’a jamais existé ? Il y a quelque chose de dérangeant dans l’idée, récurrente, de vouloir faire de l’histoire un « roman national ».

Car cela renvoie à une conception de l’histoire qui ne serait plus un outil de lucidité. Or la lucidité n’est pas le dolorisme, la repentance ou la culpabilité. Il s’agit juste de reconnaître la pluralité de l’histoire de France.

François Hollande lui-même parle de récit national !
J’invite François Hollande et Najat Vallaud-Belkacem à ne pas forcer le trait sur ce point car on finirait par « désespérer Billancourt » : les professeurs ne sont pas pour le roman national. N’en rajoutons pas. […] Le Monde

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