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Texte de Nicolas Beau sur le voile, une “obsession française” qui a travaillé notamment au Monde, Libération et en tant que journaliste d’investigation au Canard enchainé.

Pour peu que l’on intervienne dans une université comme Paris 8 et que l’on enseigne à des étudiantes et à des étudiants venues pour l’essentiel de l’hémisphère Sud, comme l’auteur de ces lignes, on comprend d’instinct que le voile fait partie intégrante de la vie quotidienne de cette jeunesse-là, sans ostentation ni malaise.

Presque deux mois après le choc traumatique des assassinats programmés des journalistes de Charlie Hebdo et des clients juifs d’une supérette casher, le gouvernement de Manuel Valls, perspicace, aurait compris d’où venait le mal terroriste qui minait la société française : le voile à l’université, voilà ce qui serait la source de toutes les fractures françaises. Pathétique !

L’ancien haut-commissaire à l’intégration et homme d’affaires, Yazid Sabbeg, fin connaisseur des arcanes de la politique française pour avoir été proche successivement de Michel Rocard, de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy, avait fort bien résumé dans le défunt “Gri-Gri international”, les fractures françaises: “En France, avait-il déclaré, la droite n’aime pas les Arabes et la gauche n’aime pas les musulmans“. […]

Guerre d’Algérie oblige, la droite française, renforcée électoralement par l’électorat pied-noir, a toujours conservé une vieille rancune contre ces méchants fellaghas arabes, forcément arabes,qui ont bouté les colons hors d’Algérie. Face à une société où la jeunesse issue de l’intégration s’intègre largement dans les grandes administrations, épouse des français (e) s de souche, conquiert des places au plus haut niveau de l’État et donne quelques couleurs à notre monde trop gris, l’argumentation de l’UMP est juste datée, imbécile. […]

Aussi pathétique est l’argument anti voile, une vieille rengaine d’une classe politique à bout de souffle aujourd’hui reprise par la gauche au pouvoir. Ces élus voyagent-ils dans le vaste monde? Sont-ils encore capables de s’évader des “bobolands” des centre villes, où l’on aime l’immigré s’il est lointain, aseptisé et désincarné? Il suffit au Maghreb ou ailleurs de s’éloigner de quelques dizaines de kilomètres des vitrines touristiques pour découvrir un monde féminin voilé à plus de 8O%, à la quête de son identité. […]

oumma

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