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Tribune d’Alban Ketelbuters, doctorant en études littéraires à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), sur le voile et la gauche.
Les sociétés humaines peuvent régresser. Et la France n’est pas à l’abri de ce type de régression. Certes, notre pays n’est pas aux mains des mollahs. Nous ne vivons pas dans une théocratie islamique. Et les musulmans constituent une fraction minoritaire du peuple français. Pour autant, l’islam radical est une réalité concrète de plus en plus violente. Le voile islamique, marginal il y a trente ans alors qu’il y avait déjà des centaines de milliers de musulmans en France, n’a jamais été aussi répandu. Le niqab salafiste et la burqa imposée aux Afghanes par les Talibans ont fait leur apparition dans notre démocratie. […]

La gauche et les féministes peuvent-elles à la fois lutter contre les stéréotypes liés au genre, invoquer sans cesse l’égalité, l’émancipation ou l’universalité des droits et s’émerveiller d’une telle régression sociale ?

Le voile, quelle que soit sa longueur, apparaît de plus en plus comme un étendard politique et prosélyte.


Pourquoi le discours change-t-il du tout au tout d’un fondamentalisme à l’autre ? La moindre déclaration sur l’IVG d’un dirigeant catholique, fût-elle insupportable, provoque instantanément fureur collective et dénonciations. Mais quand l’islam radical, sous couvert de mode pudique, fait son entrée par la grande porte des enseignes vestimentaires, les critiques les plus légitimes sont dénoncées comme une stigmatisation raciste.
En occultant complètement la dimension politique et machiste du voile dans tous les pays musulmans, nous fermons également les yeux sur le contexte international tragique et inhumain, pour les femmes en particulier, dans lequel nous vivons. Ces Occidentales dorlotées qui se réclament du féminisme ont-elles la moindre pensée pour les deux mille femmes et filles enlevées et voilées de force par Boko Haram ? Ont-elles seulement conscience que la révolution islamique ne s’est pas arrêtée aux frontières de tel ou tel pays, mais qu’elle essaime partout, d’un bout à l’autre du globe ?
marianne

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