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Pour Alain Renaut (professeur de philosophie politique à l’université Paris-Sorbonne) un “multiculturalisme tempéré” pourrait éviter un conflit entre une “partie des Français” et les “populations issues de la diversité”.

Soit au-delà même du terrorisme qui ne trouve dans cette situation que l’un des terreaux, la conflictualité prendra la forme d’une montée en puissance immaitrisable des revendications de justice issues populations de plus en plus exigeantes en terme de reconnaissance par des droits à la diversité.

Soit le conflit naitra à partir à partir de l’accès au pouvoir d’une idéologie qui se saisira de la désorientation d’une partie des Français devant la présence parmi eux de plus en plus de citoyens porteurs d’autres référents culturels (et religieux) que les leurs.

A peine clos, s’il l’est, le temps de l’émotion et de l’indignation, devrait commencer celui de la réflexion. Il faut considérer avec pondération, sans préjugés ni emballements, ce qu’a d’exceptionnel aujourd’hui la situation française en matière de traitement de la pluralité culturelle. Le lien entre cet appel à ouvrir enfin ce dossier et les événements de ces derniers jours est transparent. […]

D’une part, notre supposé modèle « républicain » du vivre-ensemble, dont certains célébraient naguère la supériorité, au vu des attentats terroristes subis, sur celui du multiculturalisme britannique ou néerlandais, n’a pas empêché, en 2015 comme en 2013, la violence terroriste de nous frapper de plein fouet. […]

Ainsi n’existe-t-il en France, de jure, aucune forme de multiculturalisme, alors même que, de facto, la caractère multiculturel de la population est l’une des données collectives de notre vie. Ce décalage entre le fait et le droit ne peut qu’apparaître profondément conflictogène. […]

Le Monde

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