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L’exposition globale du secteur au marché russe atteint 29 milliards de dollars. Il va devoir faire face à l’impact de la crise du rouble.

Outre l’impact négatif « automatique » du récent déclassement de la note souveraine italienne (à BBB-) par Standard & Poor’s, les banques de la Péninsule doivent faire face désormais à l’impact de la crise du rouble.

Avec un total d’exposition de 29 milliards de dollars, les banques italiennes, UniCredit et Intesa Sanpaolo en tête, sont les deuxièmes plus exposées dans le monde, derrière les banques françaises (50,6 milliards de dollars), mais loin devant leurs concurrentes américaines (23,7 milliards de dollars), allemandes (21,5 milliards) ou japonaises (19 milliards).

Particulièrement concerné : le numéro un bancaire italien UniCredit, propriétaire de Zao Bank, la neuvième banque russe, dont il a hérité dans la foulée de son rachat de l’allemand HVB (et de sa filiale Bank Austria) en 2005.
« Le déclin du rouble n’a pas d’impact notable sur notre filiale russe car ses actifs sont libellés pour moitié en rouble et, pour l’essentiel de l’autre part, en dollar », a déclaré le numéro un d’UniCredit, Federico Ghizzoni. Pour l’heure, le groupe italien a exclu de passer des provisions pour dépréciations liées à la crise russe en 2014 ou pour 2015.

« Les résultats 2014 sont en ligne avec nos prévisions, sinon légèrement meilleurs. La banque locale est très liquide et ses fondamentaux sont robustes », a-t-il précisé tout en reconnaissant suivre la situation « avec beaucoup d’attention ». Avec un total d’exposition de 18 milliards d’euros (40 % de sa valeur d’actifs nets), UniCredit reste l’une des banques européennes les plus présentes en Russie, après la Société Générale.

Sur la base des résultats du premier semestre, la filiale russe représente 3 à 4 % des actifs du groupe italien, mais environ 7 % de ses résultats opérationnels, notent toutefois les analystes.

Accords de crédit dans l’énergie

« Nous avons davantage pâti de l’impact des sanctions économiques contre la Russie que de la crise du rouble », estime un proche de la banque. L’autre groupe bancaire italien qui a largement investi en Russie est le numéro deux du secteur, Intesa Sanpaolo, dont la filiale russe est née en janvier 2010 de la fusion entre Zao Banca Intesa et KMB Bank.

Présente dans 25 régions de la Fédération russe à travers un réseau de 70 agences, la filiale locale d’Intesa représente 1,7 milliard d’euros d’actifs. Comme son grand rival, la banque dirigée par Carlo Messina, liée par des accords de crédit importants avec Gazprom, Lukoil et Rosneft dans l’énergie, a déjà subi le contrecoup des sanctions économiques.

Officiellement, les banques italiennes restent relativement « tranquilles » face au spectre d’une crise de liquidité russe. Mais les tensions sur le marché russe pourraient peser de manière significative sur leurs performances boursières à court terme.

Les Échos

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