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La Première Guerre mondiale a donné naissance à de nombreuses chansons qui en disent long sur l’état d’esprit des soldats et de la population. La France de 1914 est un pays qui chante. A l’atelier, dans les champs, jusque dans les tranchées. Une production démentielle, parfois tirée à 2 millions d’exemplaires.

L’un des plus grands succès est une chanson paroles et musique de Vincent Scotto qui s’appelle ‘Le cri du poilu’. C’est pas une chanson très élégante“, témoigne Bertrand Digale, auteur de La fleur au fusil, 14-18 en chansons.

Un énorme tube “qui nous ouvre aussi sur l’un des quelques aspects de la guerre de 14 dont on ne parle pas beaucoup aujourd’hui : la prostitution de masse. Le fait que l’armée française devient le premier proxénète de France avec ses énormes bordels militaires dans les villes de permission”, ajoute Bertrand Digale.

Avec “La lettre dans le Tricot“, on célèbre la solidarité nationale avec ces Françaises qui produisent pulls et chaussettes. Partout dans le pays, la boucherie des combats est connue grâce à des chansons comme “Au Bois Le Prêtre“.

Véritables tubes commerciaux, les chansons galvanisent aussi les combattants, cultivent la haine. Certaines déjouent même la censure comme “La Chanson de Craonne” où des poilus désabusés chantent leur quotidien. En 1917, la chanson deviendra celle des grandes mutineries, des régiments qui refusent de combattre.

Mais bizarrement, la chanson qui reste aujourd’hui de cette époque, c’est “La Madelon“. Écrite avant la guerre, elle évoque la joie, la paix. Les chansons où l’on fredonne l’horreur, la haine de l’Allemand ont été très vite oubliées après 1918.

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