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Addendum : 18 ans après l’assassinat de sept moines français à Tibhérine en Algérie, le mystère reste entier. Terroristes islamistes ou État algérien ? Les familles dénoncent “une confiscation des preuves

Les autorités algériennes ont bloqué le transfert vers la France des échantillons prélevés sur les restes des sept religieux assassinés en 1996, enfin exhumés la semaine dernière. Les proches crient à l’entrave de la vérité.

Attendu depuis des mois, la mission d’experts français en Algérie pour tenter de faire enfin le jour sur les circonstances de la mort des moines de Tibéhirine débouche sur un scandale.

 

A priori, contre toutes les règles droits, les autorités algériennes ont en effet refusé que les échantillons prélevés sur les moines soient transférés en France pour y être analysés. «Nous sommes indignés car leurs examens pourraient déboucher sur des avancées très significatives, a déploré Me Patrick Baudouin, avocat des familles.

 

Cela n’était pas évident au départ mais la qualité des prélèvements pourrait fournir de précieuses indications, notamment permettre de savoir enfin si les décapitations sont ante ou post-mortem. Nous pourrions aussi dater précisément la date de la mort des moines, ce qui est capital.»

Selon les familles, qui attendent la vérité depuis dix ans sur l’assassinat de leurs parents, le blocage des preuves par l’Algérie est contraire à toutes les règles de droits.

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À l’aide d’un scanner 3D mis à disposition par les autorités algériennes – dans un premier temps, les Français voulaient affréter leur matériel radiologique par avion-cargo -, la mission d’experts a aussi radiographié les crânes pour déceler d’éventuelles traces suspectes de perforations par balles. Et établir à quel moment les décapitations ont été effectuées.

Ces interrogations cruciales sont au cœur d’un dossier qui a pris, au fil des années, les contours d’une affaire d’État. En effet, si la culpabilité du Groupe islamiste armé (GIA) ne fait guère de doute aux yeux d’Alger, cette thèse officielle s’est écornée à mesure qu’ont afflué les témoignages.

Comme l’avait fait observer dès lundi dernier Tayeb Louh, ministre algérien de la Justice, le juge antiterroriste a travaillé sous l’autorité d’un juge algérien. Il s’agit «de souveraineté nationale», a lancé le ministre rappelant que cela correspond aussi aux «usages internationaux».

En retour, le magistrat algérien en charge du dossier s’est à son tour déplacé en France pour entendre deux témoins. Outre Pierre Le Doaré, chef de poste de la DGSE à Alger entre 1994 et 1996 ayant reçu l’émissaire du GIA, ce magistrat souhaitait entendre Jean-Charles Marchiani, lui aussi ancien officier des services.

Les familles françaises exhortent désormais l’Algérie de coopérer, en livrant enfin les éléments de preuve d’où peut jaillir enfin la vérité sur ce qui ressemble bel et bien à un scandale d’État.

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Merci à aetos et lotus

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