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Le directeur des services techniques rappelle qu’ «aucune manifestation de communautarisme n’a lieu d’être dans la mairie». La note, maladroite, fait polémique…

«Les agents n’ont pas à avoir d’échanges entre eux ni avec les usagers dans une autre langue (sauf cas exceptionnel). Aucune manifestation de communautarisme n’a lieu d’être dans la mairie ». La mise au point est signée du directeur des services technique de la mairie du 20e arrondissement. Les propos ont été tenus le 4 septembre dernier, lors d’une réunion des chefs de service de cette mairie de l’est parisien dont 20 Minutes a eu accès au compte rendu.
«Le pouvoir de mettre directement des blâmes»

Dans le paragraphe suivant, le directeur précise aussi «qu’il dispose dorénavant du pouvoir de mettre directement des blâmes ou des avertissements aux agents sans avoir à engager une procédure auprès des services centraux de la DDCT (Direction de la Démocratie, des Citoyens et des Territoires, ndlr).»

Drôle d’ambiance. Contacté ce jeudi midi, la mairie refuse de donner plus de précision sur ce qui motive ce rappel à l’ordre. «On ne communique pas sur ce sujet», répond-on simplement. «C’est bien ça qui est dommage, déplore la CGT «Personnels administratifs et de service», qui a publié une lettre ouverte à Anne Hidalgo mercredi sur ce sujet. Rien ne justifie cette mise au point sur la laïcité.» «On ne m’a jamais remonté de problèmes de communautarisme à la mairie», confirme Danielle Simonnet, élue d’opposition Front de Gauche dans le 20e arrondissement.
«Jamais on a parlé arabe»

«C’est vrai, la mairie est très cosmopolite, témoigne un agent polyvalent de la mairie du 20e arrondissement. Beaucoup de fonctionnaires de la mairie sont tunisiens, marocains, kabyles... Mais jamais nous n’avons parlé arabe avec les administrés ni entre nous.»

Mais plus que le fond, c’est la forme qui interpelle. L’enchaînement des deux paragraphes pose déjà question. Le groupe des élus communistes et Front de Gauche au Conseil de Paris dénonce aussi un rapprochement étrange des termes «communautarisme», «langue étrangère» et «laïcité». «Le message prête à confusion», notent les élus.

La CGT va plus loin: «Derrière cette formulation, la langue arabe et les travailleurs maghrébins sont visés», estime un permanent du syndicat. Cette note de service rappelle la circulaire adressée par le maire Front National du 7e secteur de Marseille (13e et 14e arrondissements) à ses agents en juin dernier. Là encore, il était question d’interdire dans des termes douteux toute autre langue que le français»….

20 minutes

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