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Chômage, baisse du pouvoir d’achat, plans sociaux, gel des salaires de la fonction publique… Pour Eric Verhaeghe, qui a été président de l’APEC (Association pour l’emploi des cadres) entre 2004 et 2009, tous les éléments sont réunis pour une rentrée explosive.

Le gouvernement se trouve incontestablement dans une impasse: la baisse du rendement de l’impôt l’oblige à trouver 10 milliards supplémentaires sur le budget 2014, ce qui est colossal dans une période de quasi-récession.

Probablement plus que les autres années, 2014 s’inscrit dans la tradition maintenant bien ancrée de cette grande peur institutionnelle: et si les Français exprimaient leur ras-le-bol en donnant, comme ils l’ont fait à plusieurs reprises par le passé, un grand coup de pied dans la fourmilière du régime ? Les scénarios par lesquels ces coups de pied-là arrivent sont bien connus. Un peu de tension sourde dans la société, quelques débrayages en guise de premières secousses, puis un blocage des universités qui s’étend plus ou moins rapidement à l’ensemble de la société, comme ce fut le cas en 1968. […] Dans cet écosystème social difficile à cerner de façon monolithique, il faut probablement pointer des signaux encore plus faibles émis dans les rangs des services publics. Le gouvernement s’est en effet résolu à diminuer les dépenses des administrations, mais il n’a, pour le faire, aucune stratégie d’ensemble. […]La majorité avait beaucoup dénoncé les logiques comptables en vigueur sous Nicolas Sarkozy, mais elle en donne à son tour un exemple encore plus caricatural. […] Ce sont les armées qui sont les principales victimes de cette politique sans imagination, et, par nature, les armées obéissent sans état d’âme (moyennant quoi le gouvernement râpe petit à petit les attributs de notre puissance par peur de réformer le pays sans qu’un véritable contre-pouvoir ne s’oppose à ce suicide discret). Mais d’autres corps ne sont pas épargnés par ce mouvement. Des rumeurs parcourent les universités sur l’hostilité des enseignants aux réformes techniques opérées par leur ministre (en l’espèce des regroupements mal expliqués d’universités). Certains évoquent l’idée que ces enseignants pourraient stimuler un mouvement étudiant pour parvenir à leurs fins.
Tôt ou tard, François Hollande devra faire son voyage à Canossa et lister clairement les interventions de l’Etat auquel il renonce. […] Et le risque d’explosion est bien dans cette déception finale à laquelle il prépare ses électeurs.
Le Figaro

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