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Véritable institution des quartiers Nord, le marché attire toujours les foules. Au coeur des halles, primeurs, pâtisseries, boucheries et bazars se font de la concurrence. Les clients n’ont que l’embarras du choix. Les halles surplombent le parking, où l’on vend des cigarettes aux passants. À côté, un autre hangar s’impose : celui des Antiquaires. Galeries d’art et meubles récupérés font le bonheur des chineurs. Aux abords des puces, c’est le règne de la vente à la sauvette.

Aux abords du marché, le décor surprend d’emblée. Les trottoirs sont jonchés de vêtements déformés et les paires d’escarpins au sol snobées par les passants. Tous se pressent vers le marché aux puces. Il est 11 heures. À quelques pas de là, s’étendent un grand parking et son complexe commercial, ouvert depuis 9 heures. Les vendeurs de cigarettes, glissés entre les voitures, annoncent leurs prix “de 1,50 à 4 euros le paquet” , mais restent frileux à toute autre conversation : “On va aller aux Baumettes si on vous parle ! Laissez-nous !” Mais ce qui se distingue tout particulièrement dans cet environnement animé, c’est le grand hangar surplombant le parking et les snacks : les halles de la Madrague. Comparables à une caverne, on y trouve de tout […]

Hacene a 47 ans. Il tient le bazar avec son frère depuis 2000 . S’il vante la mixité de la population des puces, “toutes les races” qui viennent s’y fournir, il déplore les vols. “Surtout que la majorité de notre marchandise se trouve à l’extérieur”.

Tout autour, des odeurs : celle des pâtisseries orientales, de la viande – le plus souvent halal – des salons de thé et qui offrent un panorama gourmand aux visiteurs.

[…] Marie-Odile, quinquagénaire friande de légumes et qui porte un panier plein de poivrons et d’olives préparées : “C’est un ami qui m’a conseillé de venir ici, notamment pour le poisson. Et puis l’ambiance est sympa !” Une ambiance décousue et originale, où chaque stand est une découverte.

Saïd, un des nombreux primeurs, le dit lui-même : “Chacun vient retrouver un peu de son pays d’origine ou juste un sentiment d’évasion”.

Mais pour certains, comme Dellaoui, originaire d’Oran, le marché ne présente aucun changement et reprend même “les mauvaises traditions de l’Algérie, à savoir le désordre et la qualité douteuse”

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Parmi les Caddies, Roger, 60 ans, prône les offres alléchantes du moment : “C’est aussi une question d’hygiène. Au marché, les rats se baladent sur les légumes !” Même s’il est venu jusqu’ici, Roger assure ne pas se sentir en sécurité dans les halles.

Pourtant, plus en hauteur, le bureau chargé de surveiller le marché ne désemplit pas. Mohammed, 30 ans, travaille à la sécurité jusqu’à 20 heures. On le relaie ensuite toute la nuit. “La délinquance est rare. Ici, il ne se passe rien le soir. Même les vendeurs de cigarettes repartent au centre-ville à la fermeture”. Vers 13 heures, les visiteurs, qu’ils soient du quartier, de la ville ou de la région, repartent chargés. D’autres ont fait une pause grillades ou picorent le pain traditionnel marocain. Une nouvelle vague de consommateurs arrivera dans l’après-midi. La vie ne s’arrête pas – ou presque – dans ce marché aux milles saveurs. Seuls les vendeurs à la sauvette, que l’on recroise en sortant, semblent dépités du peu de ventes effectuées. […]

laprovence.com

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