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Riche de 2 Mds de dollars (1,5 Md d’euros) et doté d’un arsenal militaire très complet, l’Etat islamique a la capacité de s’enraciner au Proche et au Moyen-Orient et de financer la “guerre sainte” dans le monde.

Certes, il faut des hommes qualifiés pour faire fonctionner ces armes. Mais il est clair que jamais organisation jihadiste n’a été aussi bien armée, aussi riche, aussi puissante. En termes de moyens, ils ont beaucoup, beaucoup plus que le GIA algérien, les extrémistes égyptiens ou les talibans en leur temps », poursuit cet ancien des services secrets français.

Depuis avril 2013, l’Etat islamique (EI), sous la férule sanglante de Abou Bakr al-Baghdadi, étend son influence au Proche-Orient de façon méthodique et quasiment… comptable. A l’instar d’une entreprise privée, l’EI publie ainsi des rapports annuels d’activité où est enregistré le macabre dénombrement des morts, des opérations armées et des conversions, ainsi que la comptabilité cynique de ses performances économiques, de ses rapines et de ses extorsions.

« Nous continuons à surveiller les différentes sources de financement de l’EI », souligne Mitchell Moss, de l’ambassade des Etats-Unis en France. Fort d’une idéologie radicale sunnite salafiste propre à fanatiser de jeunes esprits échauffés, l’EI, dont les racines remontent au premier conflit d’Afghanistan des années 1980, est capable aujourd’hui de bâtir un Etat, avec des frontières, une armée et… un budget.
Une machine efficace de conquête et d’enrichissement. L’Etat islamique serait, selon « The International Business Times », l’organisation terroriste la plus riche du monde. Avec quelque 2 Mds$ de trésor de guerre, « l’EI est à même de financer de nouvelles conquêtes, explique Jean-Charles Brisard, spécialiste en terrorisme. Il ne dépend pas de soutiens extérieurs. » Il ne faut donc pas s’y tromper, les prises de guerre, de raffineries en coffres forts bancaires, ne constituent pas seulement des trophées. Ce sont les bases d’une future organisation étatique. « L’EI ne cherche pas seulement à s’approprier les richesses des pays conquis. Il veut que les usines, les barrages, les centrales d’Irak et de Syrie continuent de générer des produits qu’ils pourront utiliser ou vendre. Quitte à faire travailler les salariés sous la contrainte la plus féroce/em> », souligne Jean-Charles Brisard.
Dans sa débâcle, l’armée irakienne — qui disposait de matériel que les Etats-Unis lui ont octroyé en se retirant du pays en 2011 — a laissé derrière elle quelques hélicoptères de combat, des chars, des Humvee (énormes 4 x 4) et une quantité de véhicules blindés.
Ils possèdent également des missiles antichars, environ 4 000 mitrailleuses lourdes, des fusils d’assaut (kalachnikovs, M16…), des munitions en pagaille chipées dans des entrepôts de munition de Mossoul, la deuxième ville d’Irak, dont la prise a été particulièrement fructueuse. […] Enfin, il est une arme, peut-être la plus redoutable, qu’ils utilisent sans limite : la terreur. Comme les Huns d’Attila en leur temps, l’Etat islamique est toujours précédé de sa réputation — non usurpée — de violence inouïe (crucifixions, décapitations…). La progression des jihadistes suscite la panique générale et, souvent, ils n’ont même pas à combattre pour s’emparer des villes. «Cette logique de terreur et les craintes que font peser leurs menaces sur les chrétiens et les autres minorités ont contraint les Américains à intervenir militairement, poursuit Yves Trotignon. Or, Obama n’avait aucune intention de le faire. Les jihadistes de l’EI peuvent maintenant montrer les Etats-Unis du doigt en disant qu’ils sont de retour et fédérer un peu plus de partisans. C’est justement ce qu’ils voulaient. »
Le Parisien 1 : 2

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