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Màj du 9 août : Camp de Roms évacué à Grigny : «Dans deux semaines, on s’installe ailleurs»
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Environ 300 personnes vivaient sur ce terrain, certaines depuis un an et demi.
Celles qui restent sont temporairement parquées dans un terrain de sport étroit, en attendant qu’on leur donne leur nouvelle adresse et que des bus les emmènent vers le logement d’urgence qui leur a été assigné. Un hôtel social, pour quelques nuits. Deux semaines au maximum.
Après, elles seront une nouvelle fois à la rue. Les employés de la mairie communiste de Grigny s’affairent à la tâche, entourés de familles inquiètes. Des enfants fatigués attendent patiemment que leurs parents reviennent les chercher, adossés à des bagages empaquetés à la hâte. (…)

Quelques unes de ces familles finiront dans le Val-d’Oise. D’autres auront la chance de rester en Essonne. Les dernières ne sont pas bien sûres de l’autocar qu’elles devront prendre, ni de la destination qu’elles vont rallier.

Colette Olizyk, membre de l’Association de solidarité en Essonne avec les familles roumaines et roms (ASEFRR), essaye de demander des explications à un membre de la commune mais se heurte à un mur (…)
« Le problème, c’est les rats »

D’autres riverains dénoncent aussi des incivilités qui commencent à peser. Des vols, des poubelles crevées, des détritus qui jonchent le sol, des squats ouverts. Des « délits de misère, pour la survie », selon Colette Olizyk. (…)

Lorsque l’on évoque les 90% des Roms de Grigny comme Nicolae ou Drgomir qui doivent repartir de zéro tout en travaillant, l’ancien maire communiste dénonce un manque de moyens, des fonds européens mal utilisés, et pointe directement du doigt la Bulgarie et la Roumanie pour leur traitement « inadmissible » des populations roms. (…)
« Expulser sans reloger, c’est inadmissible »
Pour lui, ce qui a vraiment changé avec l’arrivée au pouvoir de François Hollande, c’est la création de la circulaire interministérielle du 26 août 2012 [PDF] censée garantir un meilleur accompagnement des populations roms délogées. (…)
Pourquoi dépenser 320 000 euros (c’est le coût de cette destruction selon l’association Perou – Pôle d’exploration des ressources urbaines) à raser des bidonvilles qui repousseront un peu plus loin d’ici quelques semaines ? L’ancien maire est catégorique (…)
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Le 5 août à 7 heures du matin, les gendarmes démantèlent le camp de Grigny (Essonne). Trois cents Roms, pour la plupart originaires de Roumanie, et dont beaucoup n’en sont pas à leur première expulsion, font leurs bagages. Nicolas Covaci, habitant du campement, est amer : “On est jetés toujours, toujours. Pourtant, on travaille. On est dix familles qui ont toujours travaillé ici.” Il y a un an et demi déjà, ils étaient évacués de la ville voisine.

Or les expulsions ont un coût, rappelle Sébastien Thiery, coordinateur de l’association humanitaire Pérou : “A peu près 300.000 euros, et pour rien, puisque 500 mètres plus loin, le bidonville va se reconstituer.” Quant aux solutions de relogement proposées, elles sont souvent inadaptées : pour cette femme, un hôtel Formule 1 à une heure du lieu où sont scolarisées ses deux filles.
En Espagne, la moitié des Roms ont un emploi, contre 15% en France
Pour le sociologue Olivier Peyroux, ce cercle vicieux empêche les familles de s’insérer dans la société française. “Comme elles sont sans arrêt déplacées, ces personnes ne peuvent pas créer des réseaux de connaissances qui leur permettraient d’accéder à un travail. Dan les autres pays, avec davantage de suivi social et de scolarisation – car la question de l’école est déterminante – les Roms s’intègrent comme les autres populations immigrées.” En Espagne, où les Roms sont trois fois plus nombreux, la moitié trouvent un emploi – contre moins de 15 % en France.

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