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ZEP, Sciences-Po via les conventions éducation prioritaire, HEC… Charlotte Chan, banlieusarde d’origine chinoise, raconte son parcours, le choc des cultures et sa fierté.
Charlotte Chan, 23 ans, tout juste diplômée de Sciences-Po et de HEC, se souvient parfaitement du premier jour où elle a mis les pieds rue Saint-Guillaume : «Les autres étudiants avaient une façon de parler, ils avaient des avis sur tout, étaient hyperpolitisés… Et puis là-bas, tous les jours, c’est la Fashion Week.» Elle a alors acheté un manteau «qui fait un peu parisien». Puis s’est mise à porter des vestes – «elles ont toutes ça sur une chemise».
Aujourd’hui, dans sa petite robe bleu marine toute droite à manches courtes avec des ballerines assorties, Charlotte ne détonne plus rue Saint-Guillaume. Comme les autres élèves entrés à Sciences-Po par les «conventions éducation prioritaire» (CEP, une voie d’accès réservée aux lycéens de ZEP), elle s’est progressivement coulée dans le moule. Très vite, elle a cessé d’utiliser le verlan en public. Elle a aussi pris l’air assuré, même si elle ne se sent toujours pas capable de discuter de tout avec aplomb – «ceux entrés par le concours, ils ont quelque chose en plus».
Charlotte fait partie des 1 300 jeunes – étudiants ou sortis diplômés – qui ont bénéficié de ce dispositif depuis sa création en 2001 par Richard Descoings, le directeur de Sciences-Po Paris brutalement décédé en avril 2012. A la rentrée de septembre, les CEP seront 151 en première année, pour 776 admis par l’examen classique….
Suite sur Libération, merci à Sos racisme
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Il risque de redoubler avec une mention très bien au bac

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