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[extraits] A La Réunion, on semble définir « métissage » par “l’union de deux personnes de couleur de peau différente”.

A La Réunion, mon fils n’est donc pas un métis, puisqu’il a la peau blanche comme moi, même s’il est né d’un métissage, puisque son père est de type Européen, plutôt méditerranéen. Moi non plus, je ne parais pas être née d’un quelconque métissage, ma peau étant aussi blanche que le « lait Nestlé » comme je l’ai entendu un jour à la piscine.

(…) A l’école, petite, je me suis fait appeler « ‘ti rat blanc ». Cela ne me faisait pas grand-chose, n’ayant jamais vu de rat blanc, je ne pouvais pas imaginer ce que cela pouvait être.

Aujourd’hui, mon fils se fait appeler « Petite Blanche » ou « La moukat’ Zoreil ». J’aurais encore préféré « ‘Ti Blanc »,  mais le « ‘Ti Blanc » ne semble plus faire partie de notre société réunionnaise, comme une espèce en voie de disparition.

Avec l’urbanisation, le voisin vous regarde comme si vous étiez un esclavagiste et ne se fie qu’à votre couleur de peau.

A l’heure où l’on fait un grand ramdam autour du métissage dans toutes les manifestations, on a oublié que les Blancs aussi ici sur cette terre n’ont pas tous été « Gros Blancs ». Ici aussi sur cette terre les Petits Blancs ont souffert. Ici aussi les Petits Blancs se sont mélangés à d’autres couleurs de peau. Ici aussi il s’est trouvé des commandeurs Noirs, des chasseurs de Marrons qui pouvaient eux-mêmes êtres Libres de couleur. Ici aussi, des esclaves affranchis ont acheté des esclaves pour les aider à cultiver la terre qu’ils obtenaient avec leur affranchissement.

A l’extérieur, des Noirs ont vendu leurs compatriotes aux Blancs pour de la pacotille…

(…)

Quotidien.re

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