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Le sentiment que des régions ont été plus sacrifiées que d’autres durant la Grande Guerre, bien présent dans la mémoire collective, en particulier en Bretagne et en Corse, est-il fondé ?
En étudiant la répartition géographique des « morts pour la France », nous avons cherché à mesurer les écarts entre les pertes humaines des régions françaises métropolitaines. […]

carte morts pour la France

En comparant les pertes à la population masculine, région par région, nous avons pu confirmer qu’elles étaient globalement proportionnelles à la démographie, faisant du Limousin la région la plus touchée selon ce critère.
Pourtant, cinq régions s’écartent des projections s’appuyant sur les caractéristiques démographiques : les Pays de la Loire, la Bretagne et l’Aquitaine ont été proportionnellement plus touchées. La Franche-Comté et la région Provence-Alpes – Côte d’Azur ont, au contraire, compté moins de « morts pour la France » que la structure de leur population ne pouvait le laisser attendre. […] Sur le plan social, les petits patrons et les indépendants ont proportionnellement été moins affectés que les ouvriers ; surtout, les régions rurales ou à fort taux de chômage ont été plus touchées que les régions industrielles ou celles dont le taux de chômage était bas. Les régions distantes du front, en particulier les régions frontalières ou côtières, ayant été proportionnellement moins touchées.
Ainsi, nous comprenons que les Pays de la Loire ont été désavantagés par leur forte ruralité ; la Bretagne a été pénalisée par sa forte ruralité et son taux de chômage élevé alors que la Franche-Comté a bénéficié de l’effet « frontière » et de la volonté générale de protéger le tissu industriel. […]

régions rurales 1914

Le Monde

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