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C’était couru d’avance. Patronat et syndicats l’ont confirmé vendredi : il n’y aura pas d’objectif national d’emplois en échange de la promesse de Hollande.

Ceux qui se faisaient encore des illusions seront déçus : il n’y aura pas d’engagement national chiffré de créations d’emploi en contrepartie du pacte de responsabilité de François Hollande. Le président du Medef avait beau arborer depuis plusieurs semaines un badge “un million d’emplois” au revers de sa veste, aucun syndicat n’y croyait.
Vendredi, le négociateur de l’organisation patronale, Jean-François Pilliard, s’est d’ailleurs présenté au rendez-vous prévu avec les organisations de salariés sans le fameux pin’s jaune. “Aujourd’hui, on n’a pas parlé de chiffrage parce qu’au niveau national ça ne veut rien dire”, a d’ailleurs expliqué Véronique Descacq, la négociatrice de la CFDT. Dans ces conditions, pas question pour la CGT et pour FO de cautionner ce qu’ils considèrent depuis le début comme une simple opération de communication du Medef et du président de la République….
Dès vendredi, il apparaît clair que les “contreparties” du pacte de responsabilité – terme que le patronat récuse – seront définies dans les branches professionnelles en fonction de leurs spécificités. Centrées sur trois grands domaines que sont l’emploi, le dialogue social et l’investissement, elles seront même affinées par secteur et par entreprise.
Mais ce n’est pas parce qu’elles seront définies au plus près de la réalité du terrain que le patronat acceptera pour autant des engagements contraignants ! Jean-François Pilliard préfère parler d'”ambition”, “d’objectifs”, éventuellement chiffrés, mais assortis d’une obligation de moyens plus que de résultats. Telle branche pourrait, par exemple, se fixer horizon d’embaucher 10 000 apprentis supplémentaires en cinq ans en dégageant des financements pour mettre des tuteurs à disposition des petites et très petites entreprises (PME et TPE).
Sur l’emploi, les critères qui reviennent le plus souvent dans la bouche des partenaires sociaux sont l’emploi des seniors, celui des jeunes, leur qualité (nombre de CDI par rapport aux CDD) et les qualifications. La CFDT insiste particulièrement pour que les efforts de formation qui seront planifiés débouchent sur une évolution des “classifications” des salariés concernés, synonyme de progression dans l’entreprise et donc de hausse des salaires. Le Medef se montre, au contraire, très prudent sur ce point et souligne que ce sont justement des augmentations salariales supérieures à la progression de la productivité qui ont contribué à gonfler démesurément le coût du travail pour nombre d’entreprises…
Le Point

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