Fdesouche

Papier de Charles Rojzman, écrivain, inventeur de la Thérapie Sociale

Faute d’outils d’intervention et d’analyse, les conflits interculturels suscitent chez les acteurs de terrain et les responsables institutionnels et politiques un sentiment d’impuissance et menacent la cohésion sociale déjà rendue difficile par les inégalités et les ghettoïsations. […]

Hebergeur d'imageIl faut d’abord comprendre les enjeux véritables autour de ces questions et ne pas se tromper d’analyse. Nous sommes la plupart du temps égarés par ce que j’appellerai nos filtres émotionnels et idéologiques qui nous empêchent de voir la réalité.

Un certain nombre de lieux communs a été développé ces dernières années par un multiculturalisme simpliste et une idéologie que je nommerai vivre-ensemblisme”.

Certains ont tendance à penser que la diversité est forcément source de richesse. En réalité, il est possible d’intégrer la diversité dans une société stable est sûre d’elle-même et dans ce cas, elle ne pose pas particulièrement de problème, bien au contraire. La société française est diverse depuis plus d’un siècle et elle a réussi à faire vivre plus ou moins harmonieusement, plus ou moins parfaitement, ses différentes composantes.

Aujourd’hui, le problème n’est pas la diversité mais la violence. La diversité cesse d’être une richesse quand elle s’exprime par des agressions, des humiliations, des culpabilisations ou de l’indifférence.

Ces quatre formes de violences existent entre les personnes et les groupes, particulièrement quand la méfiance, la peur et la haine disloquent le tissu social. C’est la violence qui, dans mon expérience, oppose les individus et les groupes et les empêche de vivre ensemble. Cette violence peut s’exprimer sous différentes formes mais elle consiste toujours à se représenter l’autre comme n’étant pas mon semblable, avec toutes les caractéristiques d’un être humain comme moi. La violence apparaît quand je vois l’autre comme un objet, un animal, ou l’incarnation du diable, autrement quand l’autre n’est pas mon frère ou ma sœur humains. La religion sous certains aspects peut être violente, lorsqu’elle exclut, dévalorise ou ne respecte pas la dignité de l’autre.

Autre lieu commun : on se doit de culpabiliser la “peur de l’Autre”, l’autre étant l’étranger quel qu’il soit mais surtout : musulman, rom, clandestin, jeune de banlieue, la peur étant par essence irrationnelle et sans fondement autre que la xénophobie. […]

Il importe de créer des cadres pour que les gens se sentent en sécurité et soient libres de pratiquer ou non la religion. Il faut qu’il y ait une réflexion commune dans les mairies et les villes, afin d’aider à donner un cadre et de l’espace pour que les gens puissent rester libres de leurs appartenances. Concrètement, en ce qui concerne les musulmans, il ne faut pas les considérer comme étant uniquement des musulmans. […]

Il faut une position ferme et claire de la part des institutions sur ces questions-là. Cette position claire est celle de la laïcité qui est le fondement même de la république et qui estime que la religion appartient à l’espace privé. Dans l’espace public qui est un espace commun, les religions ne doivent pas apparaître, sauf sous forme symboliques comme l’arbre de Noël ou une fête à la fin du Ramadan. Cela appartient au symbolique et on est dans l’ordre du culturel plus que du religieux. Donc il est parfaitement normal que les différentes cultures s’expriment dans l’espace public. […]

Huffington Post

Fdesouche sur les réseaux sociaux