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Ils l’ont abandonné en bordure du périphérique, le crâne défoncé à coups de brise-vitre. Un coin de trottoir à la lisière du Kremlin-Bicêtre, de Gentilly (Val-de-Marne) et du 13e arrondissement de Paris, carrefour symbolique de cette expédition punitive aux obscurs motifs territoriaux qui s’est conclue, vendredi 17 janvier vers 19 heures, par le lynchage d’un gamin de 15 ans qui passait par là.

Avant l’arrivée des secours, Amine S. a péniblement tenté de se dresser sur ses bras sous le regard médusé des clients du Campanile, attablés à quelques mètres de son agonie derrière une baie vitrée. Il a perdu connaissance quelques minutes plus tard et est mort le lendemain à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.
« Ils », ce sont les « petits », comme les appellent les riverains. Une quarantaine de gamins âgés de 13 à 16 ans, originaires d’une mosaïque de quartiers de la « petite ceinture » de Paris, ameutés par SMS et réseaux sociaux, qui déambulaient ce soir-là par petits groupes dans le centre-ville du « KB », le surnom du Kremlin-Bicêtre, pour aller en découdre avec ceux de « Victor-Hugo », un quartier populaire de Gentilly. Amine, un garçon sans histoire, « doux et discret » selon ses amis, qui « ne traînait pas le soir », a eu le malheur de croiser leur chemin en rentrant de son collège parisien.
Le Monde
(Merci à Sylvain)

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