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Jean-Paul Brighelli dénonce «l’égalitarisme forcené» qui a inspiré à Vincent Peillon son projet sur les classes prépas.

Pour un enfant qui n’est pas né avec une cuiller en argent dans la bouche, l’égalitarisme tue toute chance d’accéder à une formation supérieure et à des emplois de cadre supérieur. L’égalitarisme est prôné depuis quatre décennies par les pédagogues fous qui tiennent le pouvoir réel de l’Éducation nationale.

Enfin, pas si fous que cela : Meirieu se voit bientôt sénateur EELV, et c’est à l’un d’eux, Alain Boissinot, survivant de tous les régimes, de Bayrou à Peillon en passant par Lang, Fillon, Robien, Darcos, Chatel, de la droite à la gauche et aller-retour, que Vincent Peillon vient de confier la direction du Conseil supérieur des programmes. […]

Pendant ce temps, dans quelques lycées sélectionnés et probablement tous privés à terme, les vrais enfants de la bourgeoisie se gaveront de connaissances. Les mêmes qui auront les moyens de se payer des “écuries” pour réussir la première année de médecine, ou de s’offrir l’antenne que Paris-Dauphine vient d’ouvrir à Londres, au coeur de la City – pour 8 000 à 9 000 euros par an.

Il serait temps de réaliser que l’excellence est un enjeu politique. Les classes prépas pourraient utilement inspirer des universités exsangues, faute de moyens, et ficelées par l’interdiction de sélectionner leurs étudiants.

L’égalitarisme, institué par haine de l’élitisme, est l’instrument préféré de la ploutocratie pour se maintenir aux commandes – elle et ses héritiers. L’école devait être la chance de chacun d’aller au plus haut de ses capacités. Les prépas étaient naturellement l’avant-dernier étage (avant les grandes écoles) de ce système artisanal, brinquebalant, mais qui fonctionnait encore il y a une cinquantaine d’années, et qui a tiré de leurs HLM pas mal d’enfants dans mon genre. […]

Le Point

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