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Le site des «Indigènes de la République» publie un extrait du livre de Sadri Khiari, «La contre-révolution coloniale en France. De de Gaulle à Sarkozy», 2009, La Fabrique éditions.

Comme le signale Abdelmalek Sayad, le fait que de nombreux immigrés et leurs enfants sont désormais français déprécie, en quelque sorte, la nationalité française. Celle-ci devient une nationalité «au rabais».

Au tournant des années 1960 et 1970, marqué par la puissance du mouvement ouvrier, y compris dans le tissu urbain. L’État social est encore une réalité, même si s’amorce timidement un certain désengagement notamment en terme de logement social. La colonisation et le traumatisme de la décolonisation ont moins de dix ans. Le nombre d’immigrés issus des colonies a connu un nouvel essor. […] Nous sommes alors dans un contexte politique et économique bien différent de sa réalité actuelle. Pourtant, dans les quartiers populaires, la résistance blanche est déjà bien réelle. Elle est conduite principalement par le PCF ; ce même PCF dont une des forces, dans la première moitié du XXe siècle, résidait dans sa capacité à intégrer les immigrés européens, mais qui fait alors le choix de défendre les ouvriers blancs au détriment des travailleurs immigrés d’origine coloniale. […]

La ville tout entière veut voir progresser son niveau de vie ; elle veut changer de statut, pour s’élever en dignité. Et la dignité française impose d’être blanc. La banlieue rouge tient à rester une banlieue blanche.

Les élus communistes mènent alors campagne pour s’opposer à l’installation sur leurs communes d’immigrés dont ils réclament la dispersion. Sans employer le terme, ils revendiquent, en 1969, la «préférence nationale» : «A l’heure où des centaines de milliers de familles françaises attendent un logement, le financement du relogement des travailleurs immigrés ne peut et ne doit en aucun cas être à la charge du budget communal.» […] Indigènes de la République

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