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Rokhaya Diallo, qui «milite contre le racisme et la discrimination en France», réalise en ce moment un documentaire intitulé « Les Marches de la liberté ». Elle estime que la France «n’a pas fait son devoir de mémoire» et revient sur les luttes contre le racisme en France et aux Etats-Unis.

Le racisme a changé de forme en France. Le racisme s’exprime essentiellement dans l’islamophobie. Les actes d’islamophobie ne cessent de se multiplier.

Dans le documentaire Les Marches de la liberté, Rokhaya Diallo revient sur deux manifestations d’envergure : celle de mars 1983 où les protestataires dénonçaient le racisme à l’encontre des étrangers en France, réclamant l’égalité, et celle du 28 août 1963 à Washington où les Noirs-américains revendiquaient les mêmes droits que les Blancs. Marche qui s’est d’ailleurs achevée avec le fameux discours de Martin Luther King. Après respectivement 30 ans et 50 ans plus tard, quel regard portent les nouvelles générations sur ces luttes contre le racisme ? […] En quoi ces deux manifestations sont-elles similaires ?
Ces marches ont des similitudes tout simplement parce que la marche de 83 a été inspirée de celle de 63. La marche de 83 est un point de départ très important, pour nous en France, dans la lutte contre le racisme. C’est d’ailleurs consternant de voir que beaucoup de jeunes ne connaissent pas cette histoire. C’est même choquant ! Cela prouve encore une fois de plus que la France n’a pas fait son devoir de mémoire. Ce n’est pas normal que cette histoire ne soit pas connue des nouvelles générations. Les personnes qui ont marché en 83 réclamaient aussi le droit de vote. Cette revendication n’a toujours pas été obtenue aujourd’hui encore, en 2013. […] Peut-on parler d’une identité française quand on sait que beaucoup de jeunes des quartiers populaires en France, issus de l’immigration, ne s’estiment pas Français ?
Oui bien sûr, on peut parler d’une identité française. Même s’il y a des Français qui ont du mal à se définir comme Français, notamment les jeunes des quartiers populaires, issus de l’immigration. C’est une réalité qu’on ne doit pas oublier, ni nier. Ces jeunes se sont rendus compte qu’on ne les voyait pas comme des Français, mais comme des étrangers, alors qu’ils sont nés ici. Ils ressentent tout cela, notamment à travers le regard de certains policiers, lors des contrôles aux faciès, par exemple. […] Mais en France il y a plus de mélange et de mixité entre les différentes communautés qu’aux Etats-Unis…
Rokhaya Diallo : Oui certes c’est vrai. Il y a plus de mélange en France entre les gens. Mais en France, il est difficile d’imaginer qu’un arabe soit élu Président de la République. Voilà aussi une des grandes différences avec les Etats-Unis, qui ont réussi à passer ce cap, avec l’élection d’Obama à la tête du pays, là où personne ne l’attendait.
Afrik.com

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