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Depuis quinze ans, l’opinion a énormément évolué sur la question d’éventuels accords locaux entre l’UMP et le Front national. Il est bien loin le temps où Jacques Chirac dénonçait « un parti de nature raciste et xénophobe » pour couper court à toute « compromission » de la droite avec l’extrême droite. Aujourd’hui, 47% des électeurs UMP souhaitent des accords avec le Front national aux prochaines élections locales.
Le 17 juin dernier, au lendemain du premier tour de l’élection législative partielle de Lot-et-Garonne, qui a permis au candidat FN d’éliminer le candidat socialiste, s’est reposée la question de la pertinence du Front républicain. L’automaticité de l’appel au vote UMP lorsqu’aucun candidat de gauche n’est présent au second tour n’est plus apparu comme une évidence. En parallèle, de plus en plus d’électeurs UMP se disent prêts à des alliances avec le FN pour contrer le Parti socialiste aux élections locales. Examinons de plus près cette évolution de l’opinion.[…]

88% des sympathisants UMP et 97% des sympathisants FN pensent que « l’islam progresse trop en France ». 84% des sympathisants UMP et 97% des sympathisants FN pensent qu’il y a « trop d’immigrés en France ».

Entre confusion idéologique et mis à l’écart de principe, l’UMP peine à se positionner vis-à-vis d’un Front National de plus en plus populaire.
Une confusion certainement accentuée par l’élection, pourtant contestée, de Jean-François Copé à la présidence de l’UMP. D’après une enquête réalisée au mois de mai par l’Ifop, ce sont pas moins de 47% des sympathisants UMP qui souhaitent en effet qu’aux élections locales, l’UMP et le FN passent des accords électoraux.
Selon l’Ifop cette évolution de l’opinion s’explique en partie par la dédiabolisation du parti d’extrême-droite, qui ne se reconnaît d’ailleurs plus dans cette appellation : « L’image du FN a évolué ces dernières années tant dans l’opinion qu’auprès des sympathisants UMP », souligne l’institut de sondage. « L’arrivée à la tête du parti de Marine Le Pen, en lieu et place de son père, a permis le développement d’une stratégie de dédiabolisation qui a porté ses fruits. »
Par ailleurs « la prise en compte de la réalité électorale et l’intégration par les électeurs UMP de la dynamique frontiste » n’est pas à négliger dans la recherche d’explication. Selon l’Ifop, « alors que le FN apparaissait comme moribond dans les années qui ont suivi l’élection présidentielle de 2007, les élections régionales de 2010, avec la présence au second tour de listes frontistes dans 12 régions, ont constitué un premier signal du retour du FN dans le jeu électoral. » Et tout porte à croire que, si l’UMP n’affirme pas clairement ses valeurs, cette tendance aille en s’amplifiant.
JOL Press

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