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Le secteur de l’énergie en Belgique a constitué l’un des moteurs du développement économique au XIXe siècle avec l’expansion des charbonnages. Cependant, le pays est aujourd’hui totalement dépendant de l’étranger pour ses besoins en pétrole, en gaz, et dans une moindre mesure, en électricité. Un projet original et audacieux pourrait changer la donne.

La fée électricité en Belgique aujourd’hui

La production d’électricité en Belgique a connu une croissance soutenue au cours des 35 dernières années. Entre 1974 et 2004, la production a plus que doublé. L’ouverture de deux centrales nucléaires, d’une puissance de près de 6.000 MW, à Doel et à Tihange entre 1974 et 1985 a fait en sorte que l’énergie nucléaire fournit aujourd’hui plus de la moitié de la demande nationale.

Et depuis la fin des années 1990, la construction de centrales au gaz naturel s’est accélérée. L’usage du gaz a déplacé le charbon comme deuxième source énergétique dans le secteur de la production de l’électricité. Toutefois le pays dispose également de sources énergétiques moins impactantes en terme d’environnement grâce à d’importants parcs éoliens terrestres et off-shore, ces ressources disposent en outre d’un atout important par la présence d’une station de pompage à Coo capable de stocker de grandes quantités d’électricité.

Mais les sources énergétiques actuelles ne sont plus suffisantes et pas assez sécuritaires (centrales nucléaires de Doel et Tihange, dont la fiabilité a été mise en cause l’an dernier). L’énergie hydro-électrique est très ancienne dans le pays avec plusieurs barrages de petite taille, elle pourrait être développée.

Pour les besoins en énergie de demain, de nouvelles stations de pompage sont également envisageables à Gramont et en extension de Coo. Et le pays possède un très grand potentiel énergétique sous la forme d’électricité osmotique dans l’embouchure de l’Escault et de l’Yser. Mais ce qui retient l’attention depuis plusieurs mois est la stratégie marine du ministre chargé de la Mer du Nord…

Et une stratégie étonnante pour demain

Johan Vande Lanotte a proposé la création d’un atoll énergétique appelé également lac d’émeraude ou île énergétique. Le principe de fonctionnement est le même que celui des STEP, Stations de Transfert d’Énergie par Pompage, comme celle qu’Electrabel détient à Coo.

Il s’agirait d’une sorte d’île circulaire, un grand ‘donut’ posé sur le sable. A l’intérieur, il y aurait un grand puits“, a expliqué le ministre lors d’une présentation du projet au comité portuaire de Zeebrugge, dans le nord du pays, mercredi 16 janvier 2013, rapporte Le Soir.

A l’intérieur de l’île, il y a donc un puits rempli, en temps normal, d’eau. Lors de périodes de pic de production d’électricité, par exemple quand le vent souffle abondamment, l’eau est pompée hors du puits en utilisant l’électricité excédentaire. A l’inverse, en cas de besoin d’énergie, l’eau peut rentrer naturellement dans le puits de l’île, en passant par des turbines hydrauliques produisant de l’électricité.

L’île serait créée à 3 km au large de la ville voisine de Wenduine. Elle s’étendrait sur un diamètre de 2,5 km, à 10 mètres au-dessus du niveau de la mer. Elle serait proche de deux parcs C-Power (6 éoliennes aujourd’hui, 54 à la fin de l’année) et Belwind (55 éoliennes), qui produisent de l’électricité depuis respectivement 2009 et 2010 au large de Zeebrugge, ainsi qu’un autre champ de 72 éoliennes, Northwind, qui doit voir le jour cette année.

Avec ce projet, Bruxelles espère donc porter de 380 mégawatts (MW) aujourd’hui à 2.300 MW en 2020 la capacité globale de ses champs d’éoliennes en Mer du Nord, afin de remplacer une partie de la production des deux centrales nucléaires de Doel et Tihange.

Une utopie ? Le projet de J. Vande Lanotte est concret et c’est le privé qui le concrétisera. L’atoll aura également une fonction environnementale, il pourra accueillir des zones de reproduction d’oiseaux de mer tels que des sternes et des goélands bruns. Le projet comprend cinq concessions pour les éoliennes et deux zones pour l’aquaculture. Il s’agira d’aquaculture intégrée, insiste J. Vande Lanotte, “la monoculture aquatique ne sera pas autorisée.

On acceptera seulement des projets combinant des objectifs environnementaux, la production de nourriture et la production actuelle et future d’énergie renouvelable”. Affaire à suivre…

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