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L’affaire touche désormais l’Allemagne, avec un premier cas avéré dans des lasagnes surgelées. Plusieurs carcasses de chevaux provenant d’abattoirs du Royaume-Uni et contenant des traces de phenylbutazone, un anti-douleur proscrit dans l’alimentation, ont été envoyées en France et sont “peut-être entrées dans la chaîne alimentaire”, ont annoncé jeudi 14 février les autorités britanniques.

Après le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne, des traces de viande chevaline ont également été retrouvées en Norvège et en Suisse. A Chypre, les autorités ont annoncé qu’un supermarché local avait détruit par mesure de précaution 16 tonnes de steaks hachés, de crainte qu’ils ne contiennent de la viande chevaline.

Outre 2.500 tests ADN à travers toute l’Europe sur les plats au bœuf, on demande aux États de procéder à quelque 4.000 contrôles pour détecter la présence éventuelle de phénylbutazone, un anti-inflammatoire pour les chevaux, qui rendrait la viande impropre à la consommation.

Les chevaux sont couramment traités au phénylbutazone – un antidouleur qui sert notamment à soulager leurs souffrances squeletto-musculaires, par exemple en cas de boitement.

Phénylbutazone dans la viande de cheval : quels sont les risques ?
Le phénylbutazone est un anti-inflammatoire non-stéroïdien. Il n’est pas seulement réservé à un usage vétérinaire : il est également présent dans des médicaments destinés à des patients humains. On le trouve ainsi vendu sous le nom de Butazolidine ou de Dextrarine phénylbutazone. Dans ce dernier cas, il s’agit d’une pommade destinée au traitement local d’appoint des tendinites.
Dans le cas de la Butazolidine, il s’agit de comprimés destinés à traiter les poussées aiguës de rhumatismes abarticulaires (péri-arthrite scapulohumérale, tendinites, bursites), d’arthrites microcristallines (goutte notamment), ou de radiculalgies sévères.
En traitement de fond, ce médicament est aussi indiqué dans certains cas de rhumatismes inflammatoires chroniques, notamment de la spondylarthrite ankylosante ou de syndromes apparentés tel que le syndrome de Fiessinger Leroy-Reiter ou le rhumatisme psoriasique.
Mais le phénylbutazone est aussi toxique pour les reins et les cellules sanguines. Il peut provoquer de graves réactions, troubles digestifs et hépatiques, voire des cas d’anémie asplasique, une diminution de la production de globules rouges, blancs et de plaquettes.
La Haute Autorité de Santé a d’ailleurs rendu, en 2006 et en 2011, des avis défavorables au remboursement de la Butazolidine pour toutes ses applications, en soulignant “sa mauvaise tolérance, en particulier son risque hématologique grave”. Au Royaume-Uni et aux États-Unis, ce produit est interdit par principe de précaution, les autorités sanitaires ignorant à partir de quelle concentration il provoque un risque certain pour l’homme.
Challenges

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