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Mais qu’ont tous ces gens à quitter Paris ? C’est la question que certains banlieusards se posent à la vue de l’arrivée de nouveaux voisins «bobos» égratignés par la crise économique. Article de Yamina Jarboua sur les «bolieusards». Elle a pris contacts avec Julien Laroche âgé de 39 ans et père de trois enfants, il est rédacteur en chef adjoint du Monde.fr.

C’est aussi par conviction que notre ami Julien est venu vivre ici. En effet, il est pour l’ouverture et la mixité sociale.
Mais qu’ont tous ces gens à quitter Paris ? C’est la question que certains banlieusards se posent à la vue de l’arrivée de nouveaux voisins «bobos» égratignés par la crise économique.
Moi qui cherchais à quitter la banlieue pour aller m’installer à Paris, je ne comprenais pas l’arrivée de tous ces «vrais» Parisiens dans le 9-3. Ce n’est pas parce que j’approuve les stupides clichés et les stéréotypes que les médias veulent bien donner aux banlieues. Loin de moi cette idée. Mais habiter à Paris, c’est la classe. Paris, c’est beau, c’est chic, ça brille. […] Certes, ce n’est peut-être pas aussi «classe» que la capitale mais cela dépend du point de vue.
Moi, par exemple, je me souviens que lorsque j’étais petite, habitant à Paris, je n’avais même pas le droit d’aller acheter du pain toute seule, parce que traverser la route était beaucoup trop dangereux. Je rêvais alors du jour où j’allais enfin pourvoir aller seule à la boulangerie et choisir moi-même les bonbons que je voulais. Ce rêve s’est réalisé, seulement une fois que ma famille et moi sommes venues nous installer en banlieue. Aujourd’hui, je suis libre, je n’ai pas peur de traverser et personne ne va me racketter ou brûler ma voiture. Je peux parfaitement me promener dans la rue après 16 heures contrairement à ce qu’ont pu affirmer nos confrères de France Culture. […] «Ces bobos ont un a priori positif sur le multiculturalisme mais ont la hantise du déclassement social. Ils expérimentent une tension entre l’image qu’ils aiment avoir d’eux-mêmes et la réalité de leurs actes ou de ce qu’ils ressentent. Parfois, cette tension peut être insupportable et quelques incidents non significatifs pris isolément suffisent. Et étonnamment, ce sont parfois ceux qui partaient avec le profil le plus militant qui ‘craquent’ les premiers.» […] Le Bondy Blog

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