Fdesouche

Pour échapper aux pressions des entrepreneurs et des contribuables les plus aisés, le gouvernement Berlusconi a supprimé la taxe de solidarité sur les hauts revenus qui devait être appliquée sur deux ans.

Hier matin, les entrepreneurs italiens ont poussé un soupir de soulagement. Réuni au grand complet dans la villa opulente où le Cavaliere organisait ses parties fines, le gouvernement a tiré le frein à main. Et fait ses adieux à la taxe de solidarité, l’impôt sur les hauts revenus qui devait rapporter 3,8 milliards d’euros à l’État.

Inscrit dans le plan de rigueur de 93 milliards d’euros, qui doit permettre à la péninsule de cibler le déficit zéro d’ici 2013 et d’échapper aux remontrances des marchés et de la BCE (Banque Centrale européenne), ce dispositif avait fait hurlé les catégories concernées. «Mon coeur saigne à l’idée de devoir augmenter les impôts» avait déclaré Silvio Berlusconi, le 12 août dernier, en annonçant l’entrée en vigueur de ce dispositif. Une phrase compréhensible de la part de la 3e fortune du pays également concernée par cette mesure…

Les futurs retraités appelés à participer

Pour calmer la colère des contribuables «normaux» qui n’échappent pas aux coupes budgétaires, l’exécutif appliquera cette taxe aux fonctionnaires publics et aux parlementaires déclarant 90.000 euros par an. Mais pour compenser le manque à gagner, le gouvernement lancera une batterie de contrôles contre les sociétés écrans qui masquent les bénéficiaires de biens de luxe. Un vaste programme, la péninsule comptant 35.000 sociétés fictives.

«La fête est finie !» s’est d’ailleurs écriée la Ligue du Nord, en commentant hier matin les modifications introduites au plan de rigueur. Les futurs retraités vont «trinquer» à leur tour. Pour grappiller quelques euros, l’exécutif a de fait rehaussé l’âge du départ à la retraite en interdisant le cumul des années universitaires et du service militaire dans le calcul des annuités requises.

Tandis que Silvio Berlusconi ronronnait devant les télévisions en parlant de «plan de rigueur finalement équitable», les syndicats, l’opposition et les catégories concernées par le maintien de la taxe de solidarité, entassaient déjà les sacs de sable. Hier soir, la CGIL, la première confédération a confirmé la grève générale du 6 septembre. En Italie, l’automne sera très chaud.

Le Télégramme

Fdesouche sur les réseaux sociaux