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L’affaire criminelle la plus retentissante des dix dernières années dans la Nièvre est actuellement jugée. Sur fond d’armes illégales, de racisme, d’inconscience.

Un jeune homme d’origine turque se voit refuser l’entrée d’une boîte de nuit de Garchizy, à côté de Nevers, le 30 avril 2006. C’est le point de départ d’une escalade de violence qui culmine, sur le plan pénal, avec des coups de feu tirés par les videurs. Et, sur le plan sociétal, avec plusieurs nuits d’émeute dans les banlieues de la préfecture nivernaise. Six ans et demi après, l’affaire vient enfin devant les assises. (…)
Le racisme. Si tant de précautions ont été prises, c’est sans doute parce que la question d’une motivation raciste des coups de feu a été posée. En 2006, Azouz Begag, ministre délégué à la Promotion de l’égalité des chances, avait d’ailleurs participé à la marche blanche organisée par la famille. Il avait défilé, comme 3.000 personnes, derrière une banderole « Justice pour tous ».
SOS racisme s’était aussi porté partie civile au dossier. Puis hommes politiques et associations militantes ont disparu de la circulation. Le chef d’accusation d’injures raciales a aussi été abandonné.

Car les propos exacts et ceux qui les ont tenus, ce soir-là, n’ont jamais pu être établis.

La mémoire. Néanmoins, l’intolérance demeure un élément de décor de ce drame. Peu avant les tirs, plusieurs clients de la discothèque ont pris des pelles et poursuivi les jeunes.
Ou plutôt les « Arabes », comme a redit l’un d’eux à la barre. Plus qu’un fait divers, l’affaire de Garchizy est une ombre projetée sur l’Histoire contemporaine de la Nièvre. La discothèque s’appelait d’ailleurs Nuit de folie. Quel présage funeste ! (…)
La Montagne

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