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« Rien à voir » : au lendemain de l’arrestation d’une quinzaine de candidats au djihad présumés, cette formule était psalmodiée en boucle par des commentateurs terrifiés à l’idée que l’on pût faire un lien entre islam et islamisme, le premier n’ayant, répétaient-ils, « rien à voir » avec le second. Comme l’affirma l’excellent Thomas Legrand sur France Inter, ces jeunes égarés évoquaient la secte Moon plutôt que la religion musulmane.
On aurait aimé lui faire remarquer que les adeptes de Moon se font rarement exploser la cervelle dans l’espoir de gagner le paradis en tuant le plus grand nombre possible de leurs contemporains et qu’on ne connaît pas de cas où l’un d’eux aurait tiré sur une épicerie cachère ; que dans les classes du « 9-3 », ce ne sont pas des scientologues qui braillent que « M’dame, Hitler, il aurait dû finir le boulot ! » ; et que même les membres de l’Opus Dei ne se livrent pas à des agressions quand des chrétiens d’Égypte ou d’ailleurs sont assassinés.
L’amalgamisme, voilà l’ennemi !

Comme à chaque fois que des violences sont commises au nom d’Allah ou de son prophète, chacun a donc été invité à dénoncer le véritable danger, qui n’est ni l’intégrisme, ni l’obscurantisme, ni même le terrorisme, si minoritaire qu’il ne saurait avoir la moindre signification, mais l’amalgame − et son cortège de stigmatisation − qui pourrait conduire à confondre dans le même opprobre un milliard de croyants respectables et quelques brebis égarées.

La lutte contre l’amalgame a donné naissance à ce que j’ai baptisé le « Parti du “mais” » : il est désolant qu’il y ait des victimes, mais on se demande si elles n’ont pas un peu cherché les ennuis. La violence islamiste est intolérable, mais la provocation islamophobe est insupportable.

Fallait pas mettre de mini-jupe, ma fille, si tu ne voulais pas te faire violer.

Quant à la dérive potentiellement assassine et divinement inspirée de nos petits voyous fanatisés (qu’ils aient été vraiment dangereux ou pas ne change pas grand-chose à l’analyse), elle a été provoquée conjointement par la pauvreté et le racisme ambiant. Sans oublier le cruel manque d’imams dans les prisons : la candeur des nigauds de gauche ressassant, sans le comprendre, cet argument zemmourien − en l’occurrence qu’il y a une majorité de musulmans dans les prisons françaises − aurait été fort divertissante si on avait le droit de rire de tout, y compris de questions fort sérieuses. Tout aussi tordante était leur insistance à rappeler que la dernière cuvée d’ex-futurs- martyrs était largement constituée de « Français convertis ». Comme, en l’occurrence, ils voulaient parler de « de souche » convertis, on a vaguement l’impression que, pour eux, un Blanc n’est pas tout à fait un musulman comme les autres. […] Causeur
 

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