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JOHANNESBOURG/BLANTYRE/MASERU/LUSAKA, 9 septembre 2012 (IRIN) – Au cours des dix dernières années, des immigrés asiatiques se sont installés un peu partout en Afrique australe, ouvrant des magasins dans de petites villes et des villages isolés. Alors que les consommateurs des pays à difficultés économiques croissantes dépendent de plus en plus des petits prix pratiqués par ces commerçants, leurs concurrents locaux se plaignent d’être poussés vers la faillite et font pression sur les gouvernements pour qu’ils instaurent des restrictions à l’encontre des commerçants étrangers.
Au Malawi, les magasins et restaurants tenus par des Chinois se sont multipliés depuis que le pays a noué des liens diplomatiques avec la Chine en 2007. Mais le gouvernement a récemment dû céder aux plaintes des entrepreneurs locaux et adopter des mesures législatives pour empêcher les commerçants étrangers d’exercer leur activité en dehors des grandes villes.
La nouvelle loi vise principalement les commerçants chinois. Nombre d’entre eux ont dû fermer leurs boutiques en milieu rural et demander au ministère de l’Industrie et du Commerce un permis d’exploitation pour exercer leur activité à Lilongwe, Blantyre, Mzuzu ou Zomba — les quatre plus grandes villes du pays.
« Ils peuvent exercer en milieu rural lorsqu’il s’agit d’activités de production ou de grandes entreprises, pas pour le petit commerce », a dit à IRIN le ministre de l’Industrie et du Commerce du Malawi, John Bande. Il a ajouté que le gouvernement allait continuer à adopter des lois encourageant les investissements étrangers sérieux « au bénéfice des Malawites ».
Mais les groupes de défense des droits de l’homme ont qualifié cette législation de xénophobe et certains consommateurs, comme Arnold Mwenefumbo, du district de Karonga, dans le nord du Malawi, estiment que si les commerçants chinois devaient fermer boutique, les habitants allaient devoir payer bien plus cher des produits vendus par des Malawites ou importés d’autres pays africains.
« [Les Chinois] employaient aussi nos fils et nos filles », a dit M. Mwenefumbo. […] IRIN

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