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• Article du Télégramme de Brest du 2 sept 2012 – Titre modifié
• Titre d’origine : «On ne peut pas éviter qu’il y ait de l’immigration»
Jean-Luc Richard, Brestois d’origine, est maître de conférence en sociologie et démographie à l’université de Rennes 1. Grand connaisseur des flux migratoires en France, il a été conseiller du gouvernement Jospin sur les questions d’immigration.
«Dans un ouvrage collectif intitulé “La Bretagne dans la mondialisation”, j’avais montré que la Bretagne partait de niveaux d’immigration très bas qui avaient connu un doublement dans les années 1990, commente-t-il. Si on extrapole encore, on a un nouveau doublement depuis dix ans.» Il ne faut pas se tromper, la présence de ressortissants étrangers est très faible en Bretagne, «sauf dans des agglos comme Rennes (4% d’étrangers) et, dans une moindre mesure, Brest (2,5%)».
Autrefois, la Bretagne a accueilli des Espagnols qui fuyaient le franquisme, puis des boat-people du Sud-Est asiatique dans les années 1980. «Mais l’immigration traditionnelle à Brest, c’était les Portugais et les Marocains, à Rennes les Algériens et les Espagnols.»
Désormais, les demandeurs d’asile viennent en majorité des Balkans et de l’ex-URSS. «Il y a des réseaux russes sur Rennes.» La nouvelle donne, c’est que, depuis la fin du communisme, «la nuance entre réfugié politique et économique devient floue».
La Bretagne est une des dernières régions de destination, «juste devant la Vendée et le Maine-et-Loire», mais «la Bretagne était traditionnellement une région accueillante car les réfugiés étaient souvent pris en charge par des associations humanitaires ou des communautés paroissiales, explique Jean-Luc Richard.Dans le Pas-de-Calais, il y a quarante fois plus de migrants, mais peut-être quarante fois moins d’associations qui les soutiennent…»
Pour le sociologue rennais, «cette nouvelle immigration ne s’organise pas en associations comme autrefois. Aujourd’hui, c’est plus diffus, plus spontané, plus anarchique.» Cela constitue un véritable défi pour les pouvoirs publics. «L’accueil des demandeurs à Rennes ne se fait pas bien. Dans certaines communes, il y a eu des réactions fortes. Il ne faut pas oublier que Marine Le Pen a fait entre 19 et 32% à la présidentielle dans 80communes d’Ille-et-Vilaine. Dans le Finistère, seules quatre communes ont voté pour elle entre 19 et 21%.»

Pour Jean-Luc Richard, «on ne peut pas éviter qu’il y ait de l’immigration: certains migrants ont de très bonnes raisons économiques, sociales ou culturelles de quitter leur pays.»

Pour Jean-Luc Richard, «on ne peut pas éviter qu’il y ait de l’immigration: certains migrants ont de très bonnes raisons économiques, sociales ou culturelles de quitter leur pays, sans pour autant être persécutés sur le plan politique. Il faut donc redéfinir ce qu’est la demande d’asile, imaginer des procédures d’examen des dossiers plus rapides et réfléchir à des moyens de traiter les gens pour lesquels il n’y a pas de persécution politique».
Source

Source image 1

Source image 2 – Campagne à Puteaux

NDLR : Le Télégramme de Brest précise-t’il dans l’article qui est Jean-Luc Richard et ses orientations ? Analysez.

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