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Ici, à Evry, dans la ville que Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur, a dirigé plus de onze ans, un bidonville a éclos. Non loin d’un hôpital désaffecté, une cinquantaine de personnes vivent dans des cabanons à l’abri des regards. Si discrètement d’ailleurs que le nouvel édile en a annoncé l’existence hier matin sur son compte Twitter : « Nouveau campement rom installé à Evry hier soir avec 25 enfants. Etonnant, non…? » suggérant ainsi que cette installation avait des visées politiques.
Sauf que… le bidonville est présent depuis la fin mai et, assure un gradé de la police, « il n’y a pas eu de nouvelles installations depuis ». Hier, la mairie a justifié ce couac par le « manque de visibilité du terrain ». Le président de l’Association de solidarité aux familles roumaines, Serge Guichard, s’en est ému. « On dirait que le maire joue les naïfs pour préparer une expulsion. » Si la police — aperçue hier en patrouille sur le site — assure n’avoir aujourd’hui aucune raison légale de procéder au démantèlement, le propriétaire du terrain, l’aménageur public AFTRP, a saisi son avocat pour préparer « dans les prochains jours » un référé. En parallèle, Francis Chouat prendra « rapidement » un arrêté municipal du même type que celui de Manuel Valls, le 25 janvier, et qui avait conduit à l’expulsion d’un campement illicite d’Evry.
« Je ne peux laisser en l’état ce bidonville dangereux pour la sécurité et pour l’hygiène de ceux qui y sont installés. Un démantèlement ne peut attendre. Cela n’a rien à voir avec Valls ou la gauche », explique le maire. « Si une nouvelle expulsion avait lieu à Evry, ce serait un très mauvais signal envoyé, estime au contraire Victor Brunier, du Secours catholique de l’Essonne. On est d’autant plus attentif que Manuel Valls avait laissé comprendre qu’il n’y aurait pas d’expulsion sans décision de justice et sans relogement. Dans sa ville, on voit bien que le discours ne colle pas aux actes. »
Le Parisien

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