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L’historien camerounais Achille Mbembe réside à Johannesburg depuis 1999. Un choix de vie et de carrière.
« J’ai vécu à Paris, à Dakar et aux États-Unis, où j’enseigne à l’université Duke trois mois par an. Je ne suis pas retourné au Cameroun depuis longtemps, mais quand les Lions indomptables jouent, mon être est transplanté. J’ai besoin de chacun de ces lieux, et l’Afrique du Sud m’apporte la marmite », résume Achille Mbembe, 55 ans.
Installé à Johannesburg depuis 1999 et professeur de sciences politiques à l’université du Witwatersrand depuis 2001, Mbembe considère Johannesburg comme une « porte naturelle » et l’Afrique du Sud comme « un lieu où s’invente un futur possible pour le continent, un futur afropolitain », brassant les influences africaines, mais aussi européennes et américaines. (…)

Qui plus est, l’expérience politique et la transition d’une société raciste à une société démocratique ont une portée universelle », résume l’intellectuel, marié à Sara, une universitaire sud-africaine blanche avec qui il a deux enfants, de 4 ans et 6 ans. (…)

Mais aujourd’hui, le pays souffrirait d’une « panne de l’imagination ». « Les anciens de l’ANC [Congrès national africain, NDLR], Walter Sisulu, Oliver Tambo et Nelson Mandela, étaient des intellectuels. Les politiciens actuels ne lisent plus, ne pensent plus, et ne connaissent pas le continent.

Le pays a vécu une révolution de la consommation, mais le projet de l’ANC est de vivre comme les Blancs, c’est tout. »

Mbembe perçoit tout de même « un mouvement », la nation devenant un lieu de rencontre pour l’intelligentsia africaine.
Jeune Afrique

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