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Il a voté François Hollande. Mais n’a pas été payé en retour. Confronté à la concurrence d’une candidate socialiste qui l’a largement devancé au premier tour des législatives, talonné par l’UMP, François Bayrou pourrait perdre son dernier mandat national. Récit d’un fiasco politique.
«Bayrou est en pleine névrose. Il s’applique à reproduire indéfiniment le même geste, en attendant des effets différents.» Le jugement de Jean-Louis Bourlanges est sévère. Mais il reflète l’incompréhension de nombre des proches du patron du MoDem. Depuis quelques semaines, ils ne le comprennent plus. Les faits, il est vrai, sont plus cruels encore: avec 23,63% des suffrages dans son fief du Béarn, François Bayrou est très loin derrière la candidate socialiste, Nathalie Chabanne. Et tout juste devant le candidat UMP qui, en annonçant son intention de se maintenir, conformément à la décision de la direction nationale, risque de provoquer la chute du centriste. La conséquence directe d’une décision prise dans l’entre-deux-tours de la présidentielle.
(…) La campagne «droitière» de Nicolas Sarkozy, ses appels du pied, dans l’entre-deux-tours, à l’électorat frontiste ont sans doute sincèrement heurté les convictions de François Bayrou. Après l’annonce de son ralliement sans condition aucune à François Hollande, sa garde rapprochée entonnera la chanson d’un Bayrou libre, enfin. Loin des petits calculs électoraux. (…) Voire. «C’est par orgeuil que François ne s’est pas résolu à voter Sarkozy, confie un homme qui le connaît bien, depuis longtemps. La raison l’y poussait, mais il en avait trop fait, trop dit, trop écrit contre Sarko. Il a craint de se ridiculiser. C’est par orgueil aussi qu’il n’a pas voulu demander la moindre contrepartie à François Hollande. Il aurait eu le sentiment de s’abaisser» Résultat: il n’a rien demandé à personne, ni pour lui ni pour ses amis. Il n’a rien obtenu, ni pour lui ni pour ce qui était son parti. (…)
Le Figaro

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