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Ce serait faire preuve de malhonnêteté intellectuelle que d’affirmer qu’il y autant de blancs que de noirs qui sont victimes de racisme. Voilà où réside la faibless du discours des adversaires de Christiane Taubira. (…)

Aux Etats-Unis, comme en France, l’homme ou la femme noire en colère – tout comme d’ailleurs l’Arabe en colère —fait peur et agace.

On lui reproche d’envenimer les choses, d’attiser la haine des racistes mais aussi d’indisposer une majorité plutôt neutre et bienveillante en ressassant des problèmes que cette même majorité (blanche) estime réglés. Or, on ne dira jamais assez la différence de perception qui peut exister sur des sujets comme le racisme.

Aux Etats-Unis, selon un récent sondage du Pew Center, 60% des Noirs estiment que cela demeure un problème important qui mine la société alors que seuls 20% des Blancs pensent la même chose.

Cette divergence, qui existe aussi en Europe et en France, est à l’origine de nombre de malentendus et de rancœurs. «On parle trop de ces sujets en leur donnant plus d’importance qu’ils n’en méritent» m’a dit un jour un confrère parisien, d’origine picarde, à propos de la question du délit de faciès à l’encontre des noirs et des Maghrébins. Pour lui, la dénonciation répétée de ce genre de pratique ne pouvait que conduire à un ras-le-bol de l’opinion publique et donc à aboutir à l’effet inverse. En clair, c’est moins on en parle, mieux ça vaut pour le vivre-ensemble… (…)

C’est une attitude, désormais systématique, qui agite l’existence d’un racisme anti-blanc à la figure de celles et ceux qui dénoncent les discriminations et violences subies par les minorités.

En France, pour nombre de ses contempteurs, Christiane Taubira serait tout simplement coupable d’occulter le racisme anti-blanc. Il n’est pas question ici de dire que ce dernier n’existe pas.
Discours communautariste, insultes et stéréotypes négatifs à l’encontre du « céfran », du « blanc-blanc-navet », du « babtou » ou du « gawri » existent bel et bien et doivent être condamnés sans aucune hésitation. Mais ce serait faire preuve de malhonnêteté intellectuelle que d’affirmer qu’il y autant de blancs que de noirs qui sont victimes de racisme. Voilà où réside la faiblesse, pour ne pas dire autre chose, du discours des adversaires de Christiane Taubira.

Qu’on le veuille ou non, le racisme anti-blancs reste ultra-minoritaire, non-structurel et son existence ne doit pas justifier l’inaction et le silence face à ce que noirs, Arabes, Maghrébins et autres minorités visibles de France subissent de manière récurrente.

Slate Afrique

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