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Ainsi donc, la France de 2012 est-elle une prison idéologique, un asile psychiatrique où l’on tente d’enfermer, pour les faire taire, une poignée de journalistes « francs-tireurs » (ils utilisent volontiers le vocabulaire de la résistance au nazisme) que nos confrères du Nouvel Observateur, du Monde et des Inrockuptibles ont qualifiés de « néoréactionnaires ». Ce groupuscule de dissidents – c’est ainsi qu’ils se vivent – vient de trouver un porte-plume de (grand) talent en la personne de Mlle Lévy – sa dernière livraison, la Gauche contre le réel, mérite qu’on s’y arrête, qu’on la détaille, qu’on en rigole (souvent) et qu’on s’en inquiète (parfois).
Résumons le propos et l’intention. Ils sont donc cinq – Eric Zemmour (le Figaro Magazine, RTL, M6 et Paris Première), Ivan Rioufol (le Figaro et RTL), Eric Brunet (une émission à grand succès sur RMC Info), Robert Ménard (Médias, i-Télé et Sud Radio) et la très douée Mlle Lévy (Causeur, le journal et le site Internet, et RTL) – à vivre un calvaire : la gauche – concept on ne peut plus flou dans le livre de Mlle Lévy, puisque tout opposant aux thèses des néoréacs est au moins complice de ladite gauche à la fois magique et diabolique – vise en permanence à les étouffer, à les faire taire, à interdire l’expression publique de leurs opinions, bref, à les censurer (…)
Jamais nous n’avons cessé de nous en prendre à la gauche « morale » quant à sa vision angélique de l’immigration. Il va de soi que l’immigration pose de graves difficultés à la société tout entière, et aux immigrés d’abord. Jean-François Kahn et Jacques Julliard l’ont signifié ici et ailleurs sur tous les tons. Et nous sommes fiers d’avoir su faire preuve de cette lucidité – oui, lucidité – qui va jusqu’à soutenir le droit des immigrés à participer aux élections locales.
C’est en raison de cette lucidité que la violence, le dédain, le mépris de Mlle Lévy ne nous laissent pas indifférents, et que, par moments, cette violence, ce dédain, ce mépris nous fontt un peu honte car, même de loin, elle appartient toujours à notre famille. Comment peut-on écrire sans tressaillir –

quand on connaît l’état d’humiliation dans lequel vivent la plupart des immigrés, qui cherchent à ne pas faire de bruit, surtout pas, à être discrets, encore mieux, invisibles – que les Français « aimeraient bien que les derniers arrivés n’exigent pas qu’on refasse la déco, change le règlement intérieur et réécrive toute l’histoire » ?

Dans quel pays vit Mlle Lévy et ses compagnons de route ? Certainement pas dans le pays « réel ». Mlle Lévy ferait bien de le fréquenter davantage, ce pays « réel ». Cela lui éviterait quelques stupidités d’anthologie. (…)
Enfin, je m’arrêterai sur cette apostrophe de Mlle Lévy :

« Il déplaît à nos bons esprits qu’on parle de l’islam autrement que pour en célébrer les vertus civilisatrices. »

C’est à ce point hors de propos que toute remarque devient superflue.
Que Mlle Lévy ne s’inquiète pas : elle demeure une amie, les colonnes de Marianne lui sont ouvertes, et son livre rencontrera le succès. Il est furieusement à la mode. La nouvelle pensée correcte, conforme, convenable, c’est la sienne.
Marianne2

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