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Interview du plus jeune évêque de France, Nicolas Brouwet, 49 ans, est aussi, depuis le 11 février, le nouvel évêque de Tarbes et Lourdes. Il a beaucoup travaillé en aumôneries avec des jeunes et incarne une nouvelle génération d’évêques.

Confirmez-vous par votre expérience cet intérêt nouveau des plus jeunes générations pour la religion ?

Je constate deux choses: tout d’abord que les jeunes n’ont plus les préventions de leurs aînés vis-à-vis de la religion. Dans notre société très laïque, la foi en Dieu n’est plus portée par des structures sociales, par des comportements de masse ; du coup elle apparaît à des jeunes comme un espace où la liberté peut s’exercer pleinement, quitte même à devenir un lieu d’expression personnelle dont les parents non croyants n’ont pas la clé. […]

Mais pourquoi les chrétiens ne parviennent pas à transmettre leur héritage religieux quand les juifs et les musulmans réussissent ?

Le christianisme, en Occident, vient d’affronter une terrible crise de la foi, ce qui n’est pas le cas, je crois, chez les juifs et chez les musulmans. À cette crise de la foi correspond automatiquement une crise de la transmission. Quand on n’est plus certain de ce en quoi on croit, on ne sait plus en parler à ses enfants. Par ailleurs, le christianisme insiste beaucoup sur une appropriation personnelle de sa propre foi. Il y a ce que des parents veulent transmettre et ce que des enfants ont envie ou non de reprendre à leur compte. C’est la liberté humaine qui est en jeu. Aucune structure ne peut garantir le maintien de la foi d’une génération à l’autre. Ce travail d’appropriation personnelle et de confrontation de la foi à la raison est tout à l’honneur du christianisme mais, du coup, il fragilise, pour ainsi dire, sa transmission. […]

Le Figaro

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