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La Fondation Jean-Jaurès a publié, le 5 avril, une étude passionnante qui montre à quel point l’électorat de gauche se divise sur la question des immigrés.

C’est un moment médiatique marquant de la campagne. Sur France 2, le 7 mars, François Hollande est interrogé sur l’affirmation de Nicolas Sarkozy selon laquelle “il y a trop d’étrangers sur notre territoire”. La question lui est posée à trois reprises. Et, à trois reprises, le candidat socialiste évite de répondre.

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La méthode est originale: un sondage délibératif (chacun est invité à participer à un forum sur Internet pendant deux semaines), réalisé en novembre 2011, auprès de 266 personnes ayant voté, au moins une fois, pour la gauche. “L'”impensé” a longtemps perduré, sur un terrain miné par les représentants d’une droite qui se radicalise”, relève Ivoa Alavoine, avocat à la cour d’appel de Paris, qui a rédigé la note de synthèse.

La synthèse, précisément, l’électorat de gauche peine à la réaliser, tant il est divisé en deux sensibilités numériquement quasi égales: les “ouverts”, pour qui l’immigration est créatrice de richesse et constitue, donc, un besoin pour la France ; et les “ouverts/fermés”, qui, tout en étant d’accord avec ces deux assertions, estiment qu’il faut réduire l’immigration.

Les premiers évoquent des positions de principe, qui ont tendance à braquer les seconds, lesquels privilégient une approche pragmatique. “La terminologie généreuse de la gauche non seulement ne convainc pas les “ouverts/fermés”, mais elle a tendance à les repousser”, pointe Ivoa Alavoine.

Comment sortir du piège? L’étude observe que “les personnes interrogées ont spontanément exprimé des positions extrêmes, voire extrêmement dures. Mais dès qu’un effort [de pédagogie] a été proposé, le débat s’est pacifié” – pas tout à fait le propre d’une campagne électorale.

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L’Express

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