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(…) Extrêmement confiants après les records d’audience en France et en Europe, les deux réalisateurs s’attaquent à des critiques moins clémentes aux Etats-Unis, et craignent une polémique raciale. “Après avoir élu un président comme Barack Obama, je ne pensais pas qu’il y aurait tant de tensions”,s’est étonné Eric Toledano.

 Le réalisateur fait référence à la critique du magazine Variety, qui, lors de la sortie du film en France, espérait qu’Intouchables resterait loin des écrans américains, le taxant de racisme à la “case de l’Oncle Tom”, avec un Omar Sy traité en “singe savant”.
Plus récemment, dans le New York Times, Stephen Holden décrivait une “grossière fiction (…) qui exploite tous les vieux stéréotypes de l’homme noir en libérateur de culture”.

Il n’est pas évident de parler de races aux Etats-Unis. Même l’actrice afro-américaine Viola Davis a été critiquée pour avoir accepté un rôle de bonne dans The Help, de Tate Taylor. D’un point de vue américain, un film est raciste aussi souvent que les rôles du Noir et du Blanc ne sont pas interchangeables.

C’est ce qu’explique Manthia Diawara, professeur à l’université de New York et auteur d‘African Film : New Forms of Aesthetics and Politics. Pour cet Américain d’origine malienne, Intouchables est un film inoffensif et plutôt drôle, mais Omar Sy est figé dans un rôle de Noir malin et amusant. “Le Blanc s’éloigne par sa rationalité ou par une manière de négliger l’intuition, l’émotion, et, de temps en temps, il a besoin du Noir pour lui rappeler qu’il est humain. C’est son contemporain primitif”, déplore Diawara. (…)

Le Monde

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